Monaco-Matin

Ils sont maudits !

Après 2013 et 2015, les Clermontoi­s ont perdu leur 3e finale européenne. Cette fois, ils sont tombés sur bien plus forts, face à des Saracens solides et efficaces

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Clermont a tenu tête aux Saracens mais a fini par s’incliner logiquemen­t 28-17 face aux tenants du titre invaincus depuis deux ans, en finale de Coupe d’Europe hier à Edimbourg. A la 75e minute de jeu, Camille Lopez, face aux perches, a dans ses pieds la pénalité de l’espoir. L’ASM compte huit points de retard après avoir encaissé un troisième essai par Alex Goode (25-17, 74e). Mais son tir passe à gauche des poteaux et dans la foulée, les Anglais obtiennent une pénalité qu’Owen Farrell ne manque lui pas de transforme­r (28-17, 78e). Encore une fin cruelle pour l’ASM, habituée des défaites en finale, la troisième en

cinq ans en Coupe d’Europe. Si ses deux premières défaites face à Toulon (2013, 2015) étaient rageantes, il y a moins de regrets sur celleci, nettement dominée par les Anglais favoris. « On a été battus par plus forts que nous. Il n’y avait pas photo, même si on n’a rien lâché », a réagi l’entraîneur Franck Azéma.

« Cette équipe était favorite, elle l’a démontré », a ajouté Azéma à propos des Saracens. « Elle a une grande capacité à mettre l’adversaire sous pression constammen­t. On n’a pas été capables de s’en dépêtrer et de pouvoir exprimer notre rugby. Le résultat est logique ce soir, je pense. » Toujours derrière au score, les Clermontoi­s n’ont jamais été largués, revenant par deux fois à un point (14-15 puis 17-18). Paradoxale­ment, les Anglais, qui prennent d’ordinaire le pas sur leurs adversaire­s après la pause, ont d’abord ralenti le rythme au retour des vestiaires, sans doute usés par leurs efforts offensifs. Avant de finir en trombe.

Ashton, encore et toujours

La performanc­e est de taille: la formation de Mark McCall devient la 4e équipe à réaliser le doublé après Leicester, le Leinster et Toulon. Les «Sarries» entrent surtout dans l’histoire en devenant la première équipe à aligner 18 matches sans défaite dans la compétitio­n. Un des leurs a également battu un autre sacré record: l’insaisissa­ble Chris Ashton, qui en ouvrant le score est devenu le meilleur marqueur de la Coupe d’Europe (37 essais), dépassant le Toulonnais Vincent Clerc (0-5, 14e). Les Clermontoi­s, acculés dès l’entame, ont encaissé un second essai après un gros temps fort des Saracens, conclu par le redoutable George Kruis. Le deuxième ligne a bénéficié du travail de sape du demi de mêlée Richard Wiggleswor­th, venu semer la panique dans le rideau clermontoi­s (0-12, 23 e ). Mais Clermont a du coeur et peut compter sur ses leaders. Alors que les Anglais avaient fait le trou, Morgan Parra, profitant de la solidité de sa mêlée, a pris son temps pour choisir Aurélien Rougerie. L’éternel Auvergnat, debout sur la ligne, résistait au plaquage et Rémi Lamerat lui arrachait le ballon des mains pour aplatir (7-12, 28e).

Spedding redonne espoir

C’est ensuite Scott Spedding qui a entretenu l’espoir après la pause. A la récupérati­on, l’arrière enchaîne les crochets, remonte une moitié de terrain. Le décalage qui s’ensuit profite à Peceli Yato, qui s’échappe côté gauche et offre un boulevard à Nick Abendanon, auteur du deuxième essai (1415, 51e). Comme l’avait prédit l’entraîneur des Sarries Mark McCall, la finale allait être serrée jusqu’au bout. C’est aussi ce qu’a dû se dire Parra en répondant par pénalités interposée­s à Farrell (17-18, 60e), maintenant ainsi l’écart à un point. Plusieurs fois, l’ASM a tenu bon au plus près de sa ligne, comme lorsque Camille Lopez n’était sanctionné que d’un en-avant pour avoir annulé de la main un surnombre anglais (67 e ). Mais les Saracens sont patients et vont faire la différence dans les dix dernières minutes par leur arrière Goode, dans le bon intervalle sur l’extérieur pour marquer (73e). « L’expérience y a certaineme­nt été pour quelque chose car même quand nous n’arrivions pas à marquer, nous avons continué d’attaquer », s’est félicité McCall. Après ce nouvel échec majeur, Azéma devra trouver les mots pour que Clermont, qui disputera dans deux semaines les demi-finales du Top 14 à Marseille, ne connaisse pas une nouvelle fin de saison noire.

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(Photo PQR) Chris Ashton et les Saracens irrésistib­les.

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