Monaco-Matin

Nice : le restaurant «La Petite Maison» s’offre un prix littéraire

Nicole Rubi, la patronne de cette institutio­n niçoise, a remis sa première récompense littéraire à Anne Akrich pour son ouvrage mi-biopic, mi-thriller avec Marlon Brando et Tahiti en toile de fond

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Le livre fait recette. Surtout lorsqu’il est mis en scène à La Petite Maison. L’autre soir, ce ne sont pas tant les farcis, pans-bagnats et autres délices de l’enseigne qui ont attiré la gentry locale et quelques têtes connues comme le réalisateu­r Cédric Klapisch, l’homme de théâtre Daniel Benoin, la speakerine Denise Fabre, etc. Tous là pour faire la connaissan­ce et féliciter Anne Akrich, la lauréate du prix de La Petite Maison de Nice pour son livre, Il faut se méfier des hommes nus, paru chez Julliard. Un prix imaginé par Nicole Rubi, la patronne de cette institutio­n niçoise, réunissant un jury lié à Nice, par les origines ou par le coeur : Patrick Besson, président, Georges-Marc Benamou, Bruno de Cessole, Éric Fottorino, Sylvie Le Bihan, Henry-Jean Servat, AnneSophie Stefanini et Ulrich Wickert.

Une île pas si paradisiaq­ue

Ces hommes nus, dont il faut se méfier, c’est quoi ? L’aventure chaotique d’une fille, native de Tahiti, qui écrit un scénario sur Marlon Brando. Une juxtaposit­ion de récits mêlant habilement les formes du biopic et du thriller, oscillant entre la fiction et la mémoire et permettant à l’auteure de démolir avec jubilation le mythe du jardin d’Eden. Anne Akrich, Polynésien­ne par sa mère, Tunisienne par son père, est d’une beauté fracassant­e. Une jolie tête. Bien faite et bien pleine, enrichie par des études littéraire­s à la Sorbonne. Un temps scénariste à New York, la femme de 31 ans est désormais installée à Paris, où elle s’est lancée pleinement dans l’écriture. Avec un style bref, direct, épuré, incisif, dont elle se sert pour tracer le portrait terrifiant d’une île pas si paradisiaq­ue que cela.

« Une histoire vraiment originale »

« Je voulais faire un livre sur Tahiti, où j’ai grandi, narret-elle. L’idée de parler de Marlon Brando s’est imposée par rapport à l’île. J’avais envie de cerner la manière dont on a construit le mythe Brando. C’était aussi une façon de retraverse­r l’histoire du cinéma américain. Non, ce n’est pas serein. Je crois toujours que j’écris des choses drôles, mais le résultat est sinistre et difficile. Car le livre révèle aussi une vision non connue de Tahiti. » Patrick Besson est conquis par cette fille talentueus­e. Il évoque « une qualité d’écriture, une histoire vraiment originale ». Anne Akrich est brillante. Les yeux de Nicole Rubi brillent d’émotion. Son prix est une réussite. Saluée par tout l’aréopage people, au premier rang duquel, Christian Estrosi. L’ex-futur maire de Nice a tressé quelques lauriers au rubis de la cuisine niçoise : « Notre Nicole si attachée à la culture, qui veille à ce qu’autour d’une table soient réunis ceux qui font briller la nation des Lumières, a voulu impulser ce premier prix littéraire. Nous sommes tellement fiers qu’elle donne une dimension de plus à cette maison qui est la nôtre. »

 ?? (Photo Chr. R.) ?? Anne Akrich (tunique noire et pantalon beige), entourée des membres du jury, de Nicole et d’Anne-Laure Rubi. Quand La Petite Maison se met à la page, l’histoire finit bien.
(Photo Chr. R.) Anne Akrich (tunique noire et pantalon beige), entourée des membres du jury, de Nicole et d’Anne-Laure Rubi. Quand La Petite Maison se met à la page, l’histoire finit bien.

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