Allemagne: une victoire de bon augure pour Merkel
Les conservateurs d’Angela Merkel ont consolidé hier le statut de favorite de la chancelière pour les législatives de septembre, en remportant un scrutin clé dans l’État le plus peuplé d’Allemagne, jusqu’ici un fief social-démocrate. La défaite du Parti social-démocrate (SPD) en Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest) est d’autant plus cuisante que le rival de Mme Merkel dans la course à la chancellerie, l’ex-président du Parlement européen Martin Schulz, est un enfant de cette ancienne région sidérurgique. L’Union chrétienne-démocrate (CDU) que préside Mme Merkel a remporté environ 34,5 % des voix, quatre points de plus que le SPD qui enregistre le pire résultat de son histoire dans cet État, selon les projections des chaînes publiques ARD et ZDF. En 2012, le parti de Merkel était distancé de 13 points. «C’est un jour noir [...]. Le boxeur SPD a pris un crochet au foie mais il tient encore debout », a réagi Ralf Stegner un des patrons des sociauxdémocrates allemands, en référence à la bataille pour la chambre des députés qui s’annonce très difficile. En votant hier, M. Schulz avait admis que le résultat de cette régionale aurait de l’effet sur ses chances d’empêcher Angela Merkel, au pouvoir depuis 2005, d’obtenir un quatrième mandat.
Les populistes progressent encore
Cette défaite est la troisième de rang pour le SPD en 2017 après celles en Sarre et au Schleswig-Holstein. Or Martin Schulz, distancé dans les sondages par Mme Merkel, avait besoin d’un succès pour relancer sa campagne. Que des mauvaises nouvelles, donc, pour l’ex-président du Parlement européen qui, en début d’année, dans la foulée de l’annonce de sa candidature, avait pourtant connu une envolée dans les sondages, semblant même en mesure un temps de damer le pion à l’inoxydable chancelière. Par ailleurs, les libéraux FDP, alliés naturels de la CDU, ont obtenu un score régional historique d’environ 12 %. Suivent les populistes de droite de l’AfD (7,5%), qui entrent ainsi dans leur 13e parlement régional sur les 16 que compte l’Allemagne – ils consolident ainsi leurs chances d’entrer au parlement fédéral à l’issue des législatives, malgré une baisse de popularité et des querelles internes. Enfin, les alliés du SPD au gouvernement rhénan, les Verts, divisent leur score presque par deux, à environ 6 %.