La cyberattaque mondiale a déjà fait plus de victimes
Plus de 200 000 victimes – essentiellement des entreprises – dans au moins 150 pays: c’était hier soir le nouveau bilan de l’attaque informatique mondiale sans précédent ayant débuté vendredi soir (nos éditions de dimanche). Et ce n’est sans doute pas fini, a déclaré le directeur d’Europol, Rob Wainwright, qui craint une augmentation du nombre de victimes « lorsque les gens retourneront à leur travail lundi et allumeront leur ordinateur». L’une des plus importantes usines du constructeur automobile Renault en France, celle de Douai, sera ainsi à l’arrêt aujourd’hui en raison de la cyberattaque, ont confié hier des responsables syndicaux. « A partir du moment où l’échelle est très grande, on peut se demander si le but recherché est le cyberchaos », s’interroge Laurent Heslault, directeur des stratégies de sécurité chez la société de sécurité informatique Symantec.
« Menace croissante »
Car du point de vue financier, le bilan semble plutôt maigre : le « rançongiciel » WannaCryptor, qui verrouille les fichiers des utilisateurs et exige 300 dollars (275 euros) pour en recouvrer l’usage, n’avait permis aux pirates de récolter que 28600 dollars hier matin midi, selon Symantec. « Il est très difficile d’identifier et même de localiser les auteurs de l’attaque. Nous menons un combat compliqué face à des groupes de cybercriminalité de plus en plus sophistiqués qui ont recours à l’encryptage pour dissimuler leur activité. La menace est croissante », a souligné le patron d’Europol, Rob Wainwright.