Monaco-Matin

Comme si c’était fait !

En enchaînant sa dixième victoire consécutiv­e en Ligue 1 contre Lille (4-0), les Monégasque­s ont assuré un 8e titre de champion de France. Enfin, quasi…

- FABIEN PIGALLE

Oui, il faudra attendre mercredi, et au moins un match nul contre Saint-Etienne, pour recevoir l’Hexagoal, le trophée de la LFP qui vient récompense­r le champion de France. La faute aux mathématiq­ues, et à l’éthique sportive qui veut que rien ne soit jamais acquis d’avance. Les trois points de plus sur le PSG et le goal-average ultra-favorable de Monaco (+17) à l’issue de la 37e journée ne permettaie­nt donc pas d’attribuer le titre . « Ce n’est pas fait ! On a encore besoin d’un point… un dernier effort », affirmait Jardim, refusant de crier victoire, par « respect pour le foot ». Mais évidemment que Monaco est champion de France. Tant pis, si ça ne se fait pas de le dire. Encore moins de l’écrire. On a beau le tourner dans tous les sens, on ne voit pas comment cette équipe qui a claqué 102 buts en 36 matches peut flancher. Il y avait presque quelque chose de frustrant d’avoir assisté hier à une superbe soirée… sans champagne. Sans trophée. Un gâteau, mais sans cerise dessus. Les joueurs de Jardim savaient que la fête dépendait du résultat de Paris. Et Paris n’a pas fait de cadeau en gagnant 5-0 à SaintEtien­ne. Au coup de sifflet final, l’émotion des Monégasque­s était très contenue. Mais palpable. Jardim a serré dans ses bras son staff et ses joueurs. Un salut au kop, et puis c’est tout. Tout pour hier soir. Le reste viendra bientôt. Sans forcer mais en laissant le ballon à son adversaire, Monaco rentrait au vestiaire avec un avantage de 2-0. Mais comme dans le même temps, le PSG menait également 2-0 à SaintEtien­ne, très vite, les 13 152 spectateur­s du Louis-II ont compris que pour voir un feu d’artifice et une coupe, il fallait revenir mercredi.

Le troisième but : un récital

Hier, il n’y a eu aucune fausse note. Subasic a réalisé les deux arrêts qu’il avait à faire, mis à contributi­on par Sliti (14’, 27’). Du côté lillois, on s’appliquait surtout à ne pas prendre de valise. La faute de Mavuba à la 57’, qui s’accrochait en mode sac à dos sur Bakayoko, illustrait parfaiteme­nt la rencontre : Monaco allait beaucoup trop vite pour le Losc hier. Mais dans le fond, l’ASM est allée beaucoup trop vite pour tout le monde cette saison. Longtemps, Nice et Paris ont tenu la cadence, avant de céder du terrain. Puis le titre. « Ils font un très beau champion. Ils ont joué un beau football toute la saison », confirmait Franck Passi, l’entraîneur lillois. Pour que les Monégasque­s raflent un huitième titre de champion de France, 17 ans après, ce n’est plus qu’une question de temps. Le temps, cette génération d’impatients a montré qu’elle n’en n’avait que faire. Mbappé, 18 ans, a filé 10 ans de plus à Béria en trois feintes de corps, avant de donner à Silva pour le 2-0. Avant ça, Lemar, 22 ans, servait sur un plateau Falcao pour l’ouverture du score monégasque, avant d’être ensuite dans tous les bons coups. Les joyaux de la couronne étaient de sortie hier. Sur son banc, Jardim est apparu tout aussi énergique qu’à l’accoutumée. Jusqu’au bout, il a été exigeant avec ses protégés qui gaspillaie­nt quelques bonnes situations passée l’heure de jeu. Mais le public a eu droit à un très grand Monaco, une nouvelle fois. L’action du troisième but a été un récital. Un but “copacabane­sque” où Lemar, Mbappé et Falcao jonglaient la défense lilloise (68’). Le quatrième, une évidence (89’). Aussi évident que Monaco est champion.

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Ils ne sont pas officielle­ment champions, mais c’est tout comme.

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