La mixité en débat à Nice avec l’Edhec
Marque aux valeurs gastronomiques, le Palais des Thés conçoit ses boutiques comme un espace privilégié d’échange et de partage autour du thé. Il vient d’ouvrir à Cap 3000
Attention, franchir le pas de cette boutique peut vous rendre addict au thé. Après Nice centre, le Palais des Thés vient d’ouvrir en plein Cap 3000, dans la première aile de l’extension du centre commercial, à SaintLaurent-du-Var. Autant prévenir: François-Xavier Delmas, le fondateur de la marque, n’est pas un patron classique. Derrière chaque boîte en fer qui compose ses linéaires, là où vous voyez des noms, il voit des paysages et des gens, des pratiques agricoles. Le thé qu’il vend, il l’a choisi. Sur place à la plantation, de l’Inde à la Chine, du Népal au Japon, en passant par Taïwan et le Sri Lanka, ou dans son bureau parisien où le printemps est synonyme de 200 dégustations par jour pour sélectionner le meilleur et le plus frais des crus que les producteurs lui envoient, ceux qui se distingueront par leur richesse aromatique et leur parfait équilibre. FrançoisXavier Delmas est un chasseur de thés, un globe-trotter infatigable, un tea-sommelier à l’expertise fine, l’exigence aiguë, avec une envie de transmettre plus forte que lui. Le thé, il ne le négocie pas que pour le revendre, il l’achète pour le faire découvrir. Sa cible : les gourmets. « Au Palais des Thés, nous ne sommes pas des revendeurs. Nos thés, nous allons les chercher. Et dans nos boutiques, on en fait quelque chose de très français, de très gastronomique, explique celui que ses salariés appellent Fx. Avant de vous le vendre, on vous le fait sentir, on vous en parle. On vous en propose à la dégustation, gratuitement au cours de votre visite. Ce qu’on veut, avec nos boutiques, c’est plus qu’un point de vente, c’est une expérience du thé. » En France, le marché des thés évolue beaucoup. Pour le Palais des Thés, ouvrir dans une ville de taille moyenne était inenvisageable il y Faut-il investir dans les politiques de mixité sociale à l’école ? Les Entretiens de Nice reviennent au CUM avec deux rendez-vous consacrés à des questions de formation. Le premier de ces deux débats publics interactifs organisés par le pôle de recherche en économie de l’Edhec Business School en partenariat avec la Ville de Nice et Nice-Matin François-Xavier Delmas est au thé ce que les plus grands sommeliers sont aux vins : un bouquet d’expertise et d’exigence. Chez lui, la transmission est plus qu’un mot. La boutique de Cap est confiée à Svetlana Deribasko qui était adjointe à la boutique de Nice.
a dix ans. Aujourd’hui, la marque estime qu’elle peut viser les 120 boutiques. « Il y a un boulevard devant nous. Les Français n’ont pas encore tous rencontré le thé. Ils en consomment 240 grammes par an, c’est encore très bas. » Des boutiques, la marque en compte 24 en propre et 13 en franchises en France, une cinquantaine dans le monde. «Le Palais des Thés, c’est trente ans de voyage, pour rencontrer les cueilleurs, les buveurs, comprendre leurs cultures, leurs pratiques, confie son créateur. Le thé, c’est la lenteur, c’est une sera centré sur les questions de mixité sociale. En France, cette question est devenue un objectif politique. «Maintenir des élèves d’origine sociale défavorisée dans un environnement moins propice à la réussite scolaire peut remettre en cause l’égalité des chances », dit-on. Pour autant, cette question de la mixité sociale intervient de manière très
pause qu’on s’accorde. L’entreprise est à son image, on a grandi lentement mais sûrement. » « On est une marque anti-étude de marché, poursuit-il. On fait les choses avec coeur. On peut accélérer aujourd’hui, parce qu’on a atteint une certaine taille et qu’on peut s’ouvrir à la franchise, mais sans rien concéder au concept. » L’éloge de la lenteur dans un mall, temple de la consommation? « Pourquoi pas, répond le fondateur. Peut-être que ça peut changer quelque chose pour ceux qui s’arrêteront. Le but est d’amener le thé partout où il a du sens. » Multiplier les ouvertures de boutique ne risque-t-il pas de nuire à la volonté de qualité constamment revendiquée ? «Je suis convaincu du contraire. Sur les 1 800 Darjeeling que j’ai goûtés, j’en ai retenu quinze, mais à côté, il y en avait quinze diverse selon la nature des établissements et le territoire. Investir dans les politiques de mixité sociale requiert en amont un diagnostic précis du système français. Au CUM, le professeur d’économie TristanPierre Maury, chercheur à l’Edhec, dressera tout d’abord un état des lieux de la ségrégation en France. On verra que, contrairement au
autres au top qui auraient pu trouver leur place dans la sélection. On a encore de très belles découvertes à faire partager. Avoir besoin de plus de volumes, m’ouvre plutôt des portes. »
Une école et un blog
Pour transmettre sa culture, audelà des formations internes et de son blog, François-Xavier Delmas a ouvert son école du thé . « Parce ces trente ans, ce sont autant de liens tissés sur place, d’observation de la qualité du produit comme du respect des gens, de la terre, des pratiques au fil des ans. Ce sont des émotions, des rencontres. Tout ça ne sert à rien, si on ne le partage pas. Ce thé, on doit vous le raconter. » Le thé est le sens de sa vie. À tel point qu’il y a deux ans, il a pris une décision inhabituelle. Il a décidé de passer la main de la direction Une sélection rigoureuse tirée de l’expertise de François-Xavier Delmas, et du génie aromatique de Mathias Minet, qui a codirigé l’entreprise avec le fondateur, jusqu’il y a deux ans, date à laquelle Fx Delmas a laissé la direction générale.
Plus de thés Des grands crus rares et éphémères, des créations parfumées, des grands classiques, plus deux collections d’infusion. En vrac, en boîte préconditionnée ou en mousseline. 50 boutiques.
Éditions limitées Comme en vin, les grands crus ont des volumes limités. Vous ne retrouverez pas forcément votre référence de thé à chaque visite mais aurez le plaisir d’en découvrir une autre.
générale de l’entreprise codirigée à deux depuis le début avec son ami Mathias Minet, le spécialiste des thés parfumés, pour n’en garder que la présidence et pouvoir se concentrer encore plus sur le côté gastronomique du thé. Pouvoir le raconter aux grands chefs qui commencent à s’y intéresser, pouvoir emmener des équipes de cinq-dix personnes sur le terrain, les amener à monter en compétence pour qu’ils puissent être nos guides en boutique, pouvoir parcourir de nouvelles plantations. Pour qu’au bout du voyage, les centaines de mètres carrés des boutiques soient autant de lignes de fuite qui ouvrent nos coeurs. Pour peu que vous soyez curieux, le Palais des Thés sera une invitation à y revenir. discours ambiant, elle est certes à un niveau très (trop ?) élevé mais qu’elle est stable depuis plus de dix ans. Il observera ensuite les différences entre public et privé, entre académies moteur et celles à la traîne. Il regardera également ce que disent les études scientifiques consacrées à l’impact de la mixité sociale sur la réussite scolaire et évoquera des pistes de solutions comme la mobilité résidentielle et la baisse des effectifs. De quoi nourrir la réflexion et susciter le débat. Les Entretiens de Nice, le mardi 16 mai, de 18h30 à 20 h au CUM, Promenade des Anglais. Dernier volet le mardi 13 juin. S’inscrire : edhec.edu/fr/lesentretiens-de-nice