Monaco-Matin

Une femme de ménage suspectée de meurtre

Un médecin pensait qu’une retraitée mentonnais­e avait succombé à un banal accident cardiaque. Plus d’un an après, la brigade criminelle de la Sûreté départemen­tale a interpellé la femme de ménage

- CH. P 1. Prénom d’emprunt.

Le crime aurait pu passer inaperçu. Le médecin, appelé le 20 mars 2016 au chevet d’Odette (1), n’était pas vraiment surpris qu’à 75 ans, la retraitée à la santé précaire, en surpoids, ait pu succomber à une crise cardiaque. Les policiers pouvaient conclure, dans leur rapport, à une mort naturelle. Sauf que post mortem, d’étranges retraits d’argent sont constatés sur le compte bancaire de la défunte. De quoi attiser l’intérêt des enquêteurs de la brigade criminelle de la Sûreté départemen­tale. La semaine dernière, après plus d’un an d’enquête, ils ont interpellé une quinquagén­aire, Valérie, ancienne femme de ménage de la retraitée. Présentée à un juge d’instructio­n, la suspecte aurait avoué. Accusée de vol par son employeur, prise à partie par la retraitée, elle l’aurait étouffée avec un coussin. Elle a été mise en examen la semaine dernière pour homicide volontaire et incarcérée. Le juge d’instructio­n a donné hier son accord pour rendre public cette sordide et dramatique affaire. Si Valérie est, a priori ,la seule suspectée de crime, un autre employé de la retraitée devra rendre des comptes.

Etranges retraits d’argent

Les policiers ont pu constater qu’un individu, homme de confiance de la vieille dame, qui faisait office de chauffeur occasionne­l, utilisait frauduleus­ement la carte bancaire de la retraitée depuis son décès. Ce dernier aurait également cherché à savoir si Odette avait contracté une assurance-vie. Ce sont ces étranges prélèvemen­ts bancaires qui avaient poussé la justice à placer plusieurs personnes sur écoutes. D’autant que le rapport d’expertise médicoléga­le ne laissait aucun doute sur l’origine criminelle du décès. Odette a succombé à une asphyxie mécanique, selon le légiste. Les analyses toxicologi­ques ne sont pas non plus sans intérêt puisqu’elles révèlent la présence d’anxiolytiq­ues, médicament­s que cette retraitée à la forte personnali­té, ne prenait pas. Une informatio­n judiciaire a été ouverte et les investigat­ions se sont poursuivie­s sous le contrôle d’un juge d’instructio­n niçois. Les enquêteurs découvrent alors qu’Odette avait rencontré des problèmes avec son ancienne femme de ménage. La retraitée mentonnais­e s’était aperçue qu’elle lui avait volé de l’argent. Certains chèques seront d’ailleurs encaissés après la mort de la retraitée sur le compte de la fille de l’employée indélicate. Le jour du meurtre, Valérie avait sollicité un rendezvous avec Odette pour s’expliquer... La retraitée ayant par ailleurs déposé plainte pour vols au commissari­at de Menton. L’entretien s’est terminé par un ultime et fatal soubresaut.

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(Photo Jean-François Ottonello) Une quinquagén­aire a été placée en garde à vue à Auvare avant d’être présentée à un juge d’instructio­n. Mise en examen pour meurtre, elle a été écrouée.

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