Monaco-Matin

Ben l’Oncle Soul, dans les pas de Sinatra, salle Garnier

Le jeune chanteur français montera sur la scène de l’Opéra vendredi pour y interpréte­r sa version des tubes du crooner de légende, dont le premier concert monégasque se déroulait il y a six décennies

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Pour beaucoup, c’est un modèle. Le genre de mythe incarné qui vous colle une vocation dans les tripes. Mais pour Ben l’Oncle Soul, Sinatra est une découverte tardive, survenue par hasard, sur un autoradio à Los Angeles. « Je connaissai­s pas mal de choses sur le jazz noir, mais Sinatra faisait plutôt partie de mes lacunes. Et quand je me suis intéressé à son travail, ça a été une claque. » Entré dans la légende sous le sobriquet «The Voice» (rien à voir avec l’émission), le crooner l’impression­ne : «Le jeune issu de l’immigratio­n italienne, qui vient de tout en bas pour arriver à ce niveau, c’est quand même la classe ! »

Reprises intimistes

Le jeune tourangeau qui balade la chaleur de son grain de voix et sa musique soul sur la bande FM et les sites de streaming depuis 2010, tombe tellement sous le charme qu’il en conçoit un album, entouré de Matthieu Joly (Neïmo) et Benjamin « Waxx » Heikimian. « Under my skin » sort en novembre 2016 sous le célèbre label Blue Note, une référence de l’univers du jazz. Un album plus intimiste, plus intérioris­é, d’après le chanteur: « D’habitude, j’enregistre avec le groupe, et je me laisse porter par cette énergie. Ici on a fait le choix de faire plus moderne, on a utilisé des samples ». La technologi­e au service de la légende. Les aficionado­s du crooner new-yorkais pourraient y perdre leur latin, tant l’Oncle Soul y a mis sa patte :«Jene voulais pas faire de big band, c’était important pour moi de le ramener à ma culture, de faire un pont entre les univers musicaux. On dit souvent que Aretha Franklin est une chanteuse soul et Nina Simone une chanteuse de jazz. Il y a comme une barrière. Dans cet album, je voulais faire tomber ces barrières. »

Les épaules pour le porter

Son opus reprend treize des grands classiques de Sinatra. Des morceaux qu’il a choisis scrupuleus­ement : « Je me suis surtout intéressé au texte. Quand les paroles me touchent, je me sens les épaules pour porter la chanson. Après, ça ne colle pas forcément. Comme on dit "il faut le voir porté"», confie-til. Ces morceaux, retaillés à sa mesure et à son style, il les portera à la salle Garnier vendredi soir. Pour ceux qui hésiteraie­nt encore à découvrir Ben dans les pas de Franck, il adresse ce message: « Moi je viens de la soul, des musiques noires, comme le gospel ou le blues. Ce concert, c’est l’occasion de découvrir des standards du jazz en 2017, portés par un jeune ancré dans sa génération, et de constater à quel point ces morceaux sont intemporel­s. »

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(Photo Franck Fernandes) Le jeune prodige français (ici à Juan-Les-Pins), veut faire tomber les barrières entre soul et jazz.

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