Fausse carte pour vrai job
Présenter une fausse carte d’identité française au Service de l’Emploi, serait-ce la nouvelle combine utilisée par des étrangers afin de décrocher un job apprécié en Principauté? Un Comorien a tenté l’expérience afin de solliciter une place au sein de la SMA. Mais le subterfuge a vite été découvert par les fonctionnaires de la Direction du Travail… L’usage de faux document administratif a conduit ce personnage, somme toute plus débonnaire que contrefacteur, devant le tribunal correctionnel. « Pourquoi et comment avez-vous eu ce document falsifié?», demande le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle. L’agent d’entretien évoque la galère pour trouver un emploi et avoue avoir cédé à la solution du fameux sésame pour contourner la loi. «J’ai acheté cette carte à Mayotte pour 250 €, afin d’être engagé en Principauté…»
Surpris et étonné, le magistrat poursuit: «Vous
êtes venu depuis ce département d’outre-mer avec des papiers comoriens. Alors pourquoi ne pas les présenter également pour vous faire embaucher ? » Le coupable répond avec franchise: « Pour avoir plus de chance d’obtenir un emploi à Monaco! Il faut être en situation régulière en France. J’ai d’ailleurs entamé des procédures pour être en règle vis-à-vis de la loi. » Ce genre de trafic de document n’étonne pas
le procureur Cyrielle Colle. « Compte tenu de la proximité entre les Comores et Mayotte, on peut se procurer facilement ce genre de papiers. Ainsi, Monsieur a pu travailler jusqu’à ce qu’il se fasse attraper. Si les intentions sont louables afin de gagner sa vie honnêtement, une peine de quinze jours assortie du sursis doit sanctionner l’infraction. Outre la fausse carte d’identité, vous saisirez également le permis de travail. » Le tribunal condamnera le prévenu à 600 € d’amende.