Les quatre fantastiques
Champions de Ligue 2 en 2013 et maintenant de Ligue 1, Valère Germain, Danijel Subasic, Nabil Dirar et Andrea Raggi ont forcément une place à part dans le club rouge et blanc
Quatre ans auparavant, Nabil Dirar, Andrea Raggi, Danijel Subasic et Valère Germain avaient déjà célébré un titre au Louis-II. Mais Falcao, Mbappé ou Joao Moutinho n’étaient pas là. À l’époque, les copains de virée s’appelaient Tzavellas, Rivière, Touré ou Wolf. Alors quand l’ASM est officiellement devenue championne de France, mercredi soir, les quatre copains se sont avancés vers le virage des ultras. Ils étaient seuls au monde. Parce que ces quatre garçons dans le vent ont tout connu sur le Rocher. Les bas-fonds de la Ligue 2, la remontée, le retour en Ligue des champions et puis le titre suprême, l’Hexagoal. « Champions de Ligue 2, champions de Ligue 1, c’est fantastique », lâchait Danijel Subasic en quittant Louis-II. Le portier croate est resté le même depuis son arrivée. Sa garde rapprochée ? Les anciens. « Valère, c’est mon pote. Nabil aussi, mais il parle trop (rires). Andrea, c’est un gueulard, on est les plus anciens du club et on a un lien particulier ». Avec Falcao, ce quatuor compose le fameux comité des sages nécessaires au fonctionnement de tout club de haut niveau. Ce sont eux qui vont discuter les primes, la gestion quotidienne du club, qui font remonter la moindre information importante au staff et inversement.
Le comité des sages
« Ce sont les piliers du vestiaire, avance Bachir Nehar, l’intendant historique du club qui connaît ses garçons par coeur. Ce sont les joueurs les plus importants du vestiaire, ces quatre-là, c’est une famille. Toutes les décisions importantes pour l’équipe sont prises, en partie, par le carré magique. À chaque fois, ils agissent par rapport au groupe et jamais pour satisfaire leurs intérêts personnels ». Indispensables et titulaires indiscutables en Ligue 2, les quatre joueurs ont connu des fortunes diverses depuis la remontée. Seul Danijel Subasic est resté indéboulonnable dans le onze de départ. Bien que vice-capitaine et joueur ayant joué le plus de matchs cette saison (52), Valère Germain a fait les frais de l’éclosion de Kylian Mbappé en seconde partie d’exercice et jouait à Nice, l’an dernier, pour s’épanouir. Quant à Nabil Dirar et Andrea Raggi, ils sont devenus des joueurs de complément, des soldats sur lesquels Leonardo Jardim peut s’appuyer, notamment en Ligue des champions. C’est sans doute grâce à ce socle très monégasque au fond, et très humain, que Monaco a tenu la distance. Au sein du groupe, malgré des talents immenses, des salaires pouvant aller du simple au triple, la cohésion n’a jamais volé en éclats, et les anciens y ont souvent été pour quelque chose. Et ce n’est pas Bachir Nehar, témoin privilégié du quatuor, qui dira le contraire : « Peu importe leur interlocuteur, ils gardent le même discours. C’est une famille et c’est pour ça que tout a si bien fonctionné cette saison. Quand les joueurs les plus importants du vestiaire ne sont pas forcément ceux qui jouent le plus, ils sont capables de vite analyser où est l’intérêt du groupe ». Hasard ou pas de la saison, c’est Valère Germain qui a inscrit le dernier but du match contre Saint-Etienne. Un but forcément symbolique pour celui qui portait le brassard du club en Ligue 2. Germain, ce garçon qui ferait du bien à tous les clubs de Ligue 1 et qui a dû s’exiler une saison à Nice, l’an dernier, pour retrouver du temps de jeu et de la confiance. Cette saison, il aura confirmé son statut de joueur de club. Jamais blessé, toujours disponible avec la presse et toujours au diapason des siens. Un peu comme ses trois compères qui, eux aussi, ont l’ASM dans la peau. Et pour Andrea Raggi, c’est même plus que ça. Aujourd’hui, l’Italien devrait se faire tatouer le logo du club pour célébrer le titre de champion de France. « C’est promis, je vais le faire », avançait le natif de La Spezia en quittant Louis-II. Sacré pirate.