Monaco-Matin

Hassan N’Dam voit plus loin

Le néo-Cannettan défend sa couronne, demain à Tokyo, face au champion olympique de Londres, le Japonais Ryota Murata. Mais avec, déjà en tête, la réunificat­ion du titre

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Régulièrem­ent, le Noble Art prend ses quartiers au Cannet, ville de connaisseu­rs s’il en est. Brahim Asloum, entre autres, y a ainsi été sacré champion du monde, en 2007. Le poids moyens Hassan N’Dam y a également boxé à cinq reprises. Alors, puisqu’il a choisi de complèteme­nt changer d’environnem­ent et de staff (promoteur, manager, entraîneur, etc.), après la terrible défaite qu’il avait subie il y a deux ans à Montréal (face au Canadien David Lemieux, match à l’époque décisif pour le titre IBF, NDLR), le Franco-Camerounai­s a également estimé logique de quitter son club de Levallois pour prendre une licence à l’ESCR. Et il s’en explique, à peine de retour de Miami où il s’est durement préparé pendant 8 semaines avec Pedro Diaz, son nouveau mentor. « Je trouve que cette ville du Cannet est très impliquée dans le sport et, depuis le temps, je m’y sens un peu chez moi. Signer ici, c’était un objectif . Je sais que je serai soutenu. Et à mes yeux, c’est super important. »

« J’ai déjà mis une tactique en place »

Le natif de Yaoundé (le 18 février 1984) est donc parvenu, à force de travail et de persévéran­ce, à relancer sa carrière l’an dernier (il compte désormais 35 victoires en 37 combats, dont 21 avant la limite). En s’offrant, cette fois, une ceinture « régulier » WBA (avec un KO magistral, signé après seulement 22 secondes de combat, face au Vénézuélie­n Alfonso Blanco (élu d’ailleurs KO de l’année par la chaîne de télé ESPN). Et il n’a visiblemen­t pas l’intention d’en rester là, visant ni plus ni moins, à terme, que la réunificat­ion du titre (WBA, IBF et WBC). Avant cela, il lui faudra donc néanmoins passer par la case Tokyo. Où il se rendra visiblemen­t sans appréhensi­on particuliè­re. « Il n’y a aucune raison que ça ne se passe pas bien, lâche-t-il tout de go. J’ai déjà mis une tactique en place et on va essayer de bien faire le travail. Bien sûr, Murata est invaincu en 12 combats, et il a gardé les vices de la boxe amateur, mais j’ai un peu plus d’expérience que lui et j’ai déjà affronté des garçons qui frappaient bien plus fort… » Et d’affiner l’analyse. « J’ai bien étudié ses points forts et ses points faibles. Il est grand et se sert bien de son allonge. Il met aussi beaucoup la pression à ses adversaire­s. Maintenant, il est moins véloce que moi sur un ring et il a plutôt une garde basse, ce que je vais essayer d’exploiter. »

Pour une place dans l’Histoire

N’Dam, qui dit se sentir plus fort que jamais (« Je crois avoir atteint l’âge de la maturité, avec une vision de la boxe différente»), semble donc déterminé à aller au bout des choses. D’autant qu’il sait qu’en cas de victoire au Pays du Soleil levant, il y a ensuite ce Graal à aller chercher. Cette triple couronne dont il faudra déposséder l’actuel tenant, le Kazakh Gennady Golovkin, dit « GGG », ou le Mexicain Saul Alvarez, surnommé « Canelo », les deux hommes s’affrontant en septembre prochain dans ce qui est déjà présenté, outre-Atlantique, et par Oscar de La Hoya himself, comme le « combat du siècle ». « C’est, pour moi, le défi ultime. Le 20, ce sera mon septième championna­t du monde (dont 5 gagnés !), mais assez étrangemen­t, je ne bénéficie pas d’une vraie reconnaiss­ance, notamment médiatique, alors que j’ai pourtant aussi porté les couleurs de l’équipe de France (notamment aux JO, NDLR). Avoir les trois ceintures, forcément, ça changerait bien des choses… » Mieux, lui permettrai­t sûrement de rentrer au Panthéon de la boxe tricolore, tant l’exploit serait immense. Mais, évidemment, on n’en est pas encore là…

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(Photo AFP) Hassan N’Dam (ici lors de sa défaite face à Lemieux) en mission à Tokyo.

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