Trump lance un appel aux pays musulmans
Depuis Ryad, devant les représentants d’une cinquantaine d’entre eux, le président américain les a exhortés à se mobiliser contre l’extrémisme
Donald Trump a appelé hier en Arabie Saoudite les pays musulmans à lutter avec détermination contre l’extrémisme, voyant dans la lutte contre le terrorisme une bataille entre «le bien et le mal ». Dans un discours très attendu prononcé à Ryad devant les représentants d’une cinquantaine de pays musulmans, le président américain s’en est pris avec virulence à l’Iran accusé de «soutenir le terrorisme» (lire ci-dessous) , à la grande satisfaction des monarchies sunnites du Golfe, dont l’Arabie saoudite, qui redoutent l’influence de leur grand rival chiite.
« Une bataille entre le bien et le mal »
Se disant porteur d’un message «d’amitié, d’espoir et d’amour » du peuple américain, il a souligné la symbolique de son déplacement – son premier à l’étranger en tant que président – «au coeur du monde musulman». Contraste saisissant avec sa rhétorique de campagne, le magnat de l’immobilier a longuement insisté sur le fait que
ce combat n’était pas « une bataille entre religions». «C’est une bataille entre des criminels barbares qui essaient d’anéantir la vie humaine et des gens bien de toutes religions qui cherchent à la protéger». «C’est une bataille entre le bien et le mal», a ajouté celui qui a été accusé d’alimenter l’islamophobie et qui avait proposé de fermer purement et simplement l’accès aux ÉtatsUnis aux musulmans – une mesure qui n’a été que partiellement mise en oeuvre, et annulée par la justice. Le président américain, dont le pays combat sans relâche depuis 2014 le groupe radical sunnite Daesh en Syrie et en Irak, a aussi insisté sur la nécessité pour les États du Proche-Orient et du Golfe de jouer un rôle plus actif dans la lutte antiterroriste. Il a appelé les dirigeants musulmans à faire face à « la crise de l’extrémisme islamique» ,expression sensiblement différente de celle de «terrorisme islamique radical» qu’il avait largement utilisée jusqu’ici, mais qui avait provoqué des grincements de dents dans le monde musulman.
« L’Amérique est prête à être à vos côtés »
Preuve des débats qui traversent son équipe sur cette question sensible, il s’est au dernier moment écarté des extraits qui avait été diffusés à l’avance par la Maison-Blanche. Et a exhorté les dirigeants musulmans à n’offrir aucun «refuge» aux terroristes, à les «chasser» de leurs communautés et de leurs lieux de culte. «L’Amérique est prête à être à vos côtés [...] mais les pays du Proche-Orient ne peuvent attendre que la puissance américaine écrase l’ennemi pour eux », a-t-il souligné. Et d’affirmer que «le chemin vers la paix commence ici, sur cette terre ancienne, cette terre sacrée». Soulignant que peu de nations avait été épargnées par le terrorisme, le milliardaire a évoqué «les atrocités» du 11-Septembre, mais aussi toutes les victimes en Europe, en Afrique ou Asie. Mais il aussi appelé à ne jamais oublier que «95%» des victimes sont des musulmans.