Donald Trump, le début de la fin ?
« Le procureur spécial nommé, Robert Mueller, ancien directeur du FBI, ne se laissera pas impressionner. »
Donald Trump vers une procédure d’impeachment ? Le président américain sera, dès son retour de son premier voyage en Europe et au Moyen-Orient, sous le coup des investigations d’un procureur spécial nommé par le n° du ministère de la Justice (le n° ayant dû se démettre). En cause : les interférences supposées des Russes pendant la campagne de Trump, plus encore l’information selon laquelle celui-ci aurait révélé, par mégarde ou par inattention, des informations militaires classifiées au ministre des Affaires étrangères russe, tout cela joint aux intimidations exercées par le Président sur le patron du FBI, limogé prestement au moment où il semblait vouloir enquêter de trop près sur ses liens avec Vladimir Poutine. Et enfin,
last but not least, le propre gendre du Président, son conseiller spécial qui aurait menti lui aussi sur ses contacts avec Moscou. Donald Trump aidé par la Russie contre Hillary Clinton, son équipe de campagne donnant des informations par un canal direct au Kremlin, lui-même risquant d’être accusé d’obstruction à la justice, on imagine l’émotion, c’est peu dire, des Démocrates et d’une partie des Républicains. Profitant de son voyage à Ryad et ailleurs, Donald Trump est en revanche ces jours-ci accueilli comme le messie en Arabie Saoudite. Il avait dit que, contre l’islam, il serait intraitable, implacable, qu’on allait voir ce qu’on allait voir : on l’a vu dans la capitale saoudienne, acclamé comme un prince, et récompensé par un énorme contrat de vente d’armes. Il est vrai que le président américain a manifesté avant et depuis son élection la plus grande détermination contre l’Iran, ennemi juré de l’Arabie Saoudite. L’ennemi de notre ennemi étant, comme chacun sait, un ami, Donald Trump est devenu le meilleur ami de la famille royale saoudite. Lorsqu’il s’est adressé à une cinquantaine de dirigeants arabes et musulmans pour leur parler de sa conception de l’islam, lui qui avait assuré, pendant sa campagne :
« L’islam nous déteste », a trouvé d’autres mots pour faire de la lutte antiterroriste un objectif commun aux dirigeants du monde entier. Il ne reviendra aux États-Unis qu’après avoir participé, jeudi prochain, au sommet de l’Otan à Bruxelles, cette Otan qu’il a qualifiée, pendant sa campagne, d’« obsolète ». C’est lorsqu’il rentrera chez lui que la situation se compliquera. Le procureur spécial nommé, Robert Mueller, ancien directeur du FBI de à , jouit d’une solide réputation. Il ne se laissera pas impressionner, et la procédure à suivre en pareil cas sera scrupuleusement respectée jusqu’à ce que la vérité soit faite. Bref, voilà Donald Trump cerné par la justice, dont il se demande par tweet pourquoi elle ne s’est pas plutôt intéressée à l’administration Obama, par les journalistes,
« ces ennemis du peuple », et globalement par tous ceux qui, à Washington et ailleurs, font connaître, de plus en plus haut, leurs craintes à l’égard du président américain. « Destitué » ou « mis en
incapacité », comme le permet le e amendement ? On n’en est pas encore là. Pourtant, dès aujourd’hui, le Président américain est sous haute surveillance.