Torsion du testicule chez l’ado : le cri d’alarme d’un chirurgien
L’homme qui a tué d’un coup de feu un Cagnois de 26 ans lors de la tentative de cambriolage de sa villa est libre et bénéficie pour l’instant du statut de témoin assisté
La légitime défense n’est pas pour l’instant formellement établie mais le retraité de 68 ans qui a mortellement blessé un cambrioleur, jeudi à Tourrettes-surLoup, a néanmoins été remis en liberté hier soir. Un juge d’instruction grassois l’a mis en examen pour détention d’arme de catégorie B mais pas pour meurtre, contrairement aux demandes du parquet. Dans un communiqué, Fabienne Atzori, le procureur de la République de Grasse, a précisé qu’elle avait requis «la mise en examen pour homicide volontaire et détention d’arme ainsi que le placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire ». Sur ce volet criminel du dossier, le retraité, originaire de Berne (Suisse), bénéficie, pour l’instant, du statut de témoin assisté, moins contraignant qu’une mise en examen.
Double enquête
Il reste encore beaucoup de travail aux gendarmes de la brigade de recherche de Grasse, épaulés par la section de recherche de Marseille, pour reconstituer le scénario qui a conduit à la mort de Karim B, 26 ans, originaire de Cagnes-sur-Mer. Selon les premiers éléments de l’enquête, révélés hier par le procureur de la République, « l’épouse du tireur a été réveillée vers 4 heures du matin par des bruits répétés laissant présumer qu’une personne tentait de s’introduire dans leur habitation. » Son mari se saisissait de l’arme rangée dans sa table de nuit, avant de sortir sur la terrasse. « Il constatait la présence d’un homme porteur d’une cagoule et de gants qui faisait un geste dans sa direction. Il faisait feu à une reprise. L’individu prenait la fuite avant de tomber au sol plus loin dans le jardin. » Dans sa chute, la victime a laissé tomber une bombe lacrymogène. Le retraité a-t-il cru que l’intrus était armé ? Le juge d’instruction semble avoir été convaincu par les arguments du suspect. Ses déclarations devront toutefois être confrontées aux conclusions du médecin légiste. L’autopsie de la victime doit être pratiquée en début de semaine prochaine. La suite des faits est désormais connue : « À 4 h 30, les gendarmes de la brigade de Roquefort-les-Pins étaient alertés par le Centre opérationnel de la gendarmerie qu’un ressortissant suisse avait fait usage d’une arme de poing atteignant mortellement un homme domicilié dans les Alpes-Maritimes », précise le parquet. Après avoir passé une trentaine d’heures en garde à vue, le retraité suisse a été présenté au parquet de Grasse qui a ouvert une information judiciaire pour « homicide volontaire », ainsi qu’une instruction distincte pour « tentative de vol par effraction en bande organisée ». Ce qui sous-entend que Karim B. n’a pas agi seul.
Recueillement à Cagnes
À Cagnes-sur-Mer, au pied d’un immeuble du boulevard Maréchal-Juin, l’heure était hier après-midi au recueillement. Les amis de Karim B., qui ont grandi avec lui sur ce boulevard très fréquenté, sont graves. Ils se demandent pourquoi le retraité «n’a pas tiré dans les jambes ». Ils ne cachent pas que leur copain a déjà connu la prison, mais gardent l’image d’un garçon « blagueur », « au grand coeur », « toujours de bonne humeur». « Il faisait les marchés avec ses parents depuis qu’il est adolescent », confie l’un de ses proches. Passionné de sport et de moto, Karim B., athlétique jeune homme, avait le visage de sa mère tatoué sur la poitrine. Une mère depuis jeudi inconsolable. Hier soir, deux familles, l’une suisse, l’autre tunisienne, étaient terrassées par ce qui apparaît comme un drame de l’autodéfense.