Monaco-Matin

Quand la Formule  renoue avec son peuple

Hamilton qui fait un burn à moto, un enfant triomphant dans le baquet d’une Force India, Vettel qui débarque en cycliste… Un vent de fraîcheur et d’ouverture a soufflé dans les stands

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Débridée, déridée et même parfois fantasque, la traditionn­elle séance de dédicaces des pilotes a dénoté avec les précédente­s saisons hier. Entrevu à Barcelone il y a deux semaines, un vent de fraîcheur a dépoussiér­é la catégorie reine des sports mécaniques. Spontanés, les pilotes ont fait sauter les verrous du profession­nalisme, de l’élitisme, pour communier avec leurs fans. Et on aime ! À l’annonce de la prise de commande de la Formule 1 par Liberty Media, en mars, son patron, Chris Charey, avait prévenu qu’il voulait instaurer «plus de transparen­ce ». En finir avec une discipline aseptisée et reconquéri­r médias comme téléspecta­teurs en faisant basculer la F1 dans le XXIe siècle. Un taquet non dissimulé à son prédécesse­ur, Bernie Ecclestone, qui n’a pas tardé à se matérialis­er.

Partager pour mieux fidéliser

Jusque-là bannies de la toile, les vidéos des paddocks et abords du circuit sont désormais bien plus qu’autorisées. Au point de devenir la pierre angulaire d’une gouvernanc­e Charey placée sous le signe du partage… pour mieux fidéliser. À Monaco, les nouveaux patrons de la F1 (Chris Charey, Sean Bratches et Ross Brawn) ne sont pas en première ligne. Plutôt discrets, ils arpentent les paddocks. Observent et influent déjà sur le microcosme de la F1, à en croire la journée d’hier. Lewis Hamilton se serait-il aventuré à faire un burn au nez du public, hier à son arrivée dans les stands, sinon ? Peu de chances quand on se rappelle qu’il y a encore quelques mois, la FIA avait la main lourde. Ce n’est pas Sebastian Vettel, qui avait écopé de 25000 euros d’amende pour un burn fêtant son titre de champion du monde 2013, qui dira le contraire… Désireux de capter un nouveau public, les décideurs de la F1 ont également dû apprécier l’initiative de Force India hier. Le fils d’un ingénieur de l’écurie remontant l’allée des stands au volant d’une des monoplaces « bubblegum » avant de simuler une victoire, bras levés vers le ciel, une fois la voiture immobilisé­e. Autre symbole intergénér­ationnel, la tape amicale dans le dos du vétéran Button – toujours aussi populaire – au moment de croiser le bizut Ocon. Une brève et sincère accolade qui sonnait comme un adoubement du vainqueur de 2009 au grand espoir tricolore. Au même moment, Vettel, en mode cycliste, débarquait d’un quad – juste devant le stand d’Hamilton, hasard? – pour regagner son motor-home à pied… Avant de revenir jouer les prolongati­ons jusqu’à 18 heures avec son coéquipier Raïkkönen.

Intergénér­ationnel

Ferrari de s’inscrire alors dans le prolongeme­nt de Barcelone où un petit fan français d’« Iceman », déçu de l’abandon de ce dernier, avait été invité à le rencontrer dans les paddocks à la surprise générale. Cette fois, ce sont les membres de l’associatio­n Starlight, qui oeuvre pour les enfants malades, puis un jeune homme en fauteuil roulant, qui ont pu passer les cordons de sécurité, échanger – longuement – avec Vettel et effleurer les bolides. Littéralem­ent happés par un public en délire, les hommes du cheval cabrés ont ensuite clos la séance de dédicaces. Preuve que tous ces fans n’ont jamais perdu cet amour de la F1 qu’ils avaient tous, hier, clairement chevillées au corps… et au coeur !

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Extrêmemen­t nombreux chaque année, les fans ont été particuliè­rement choyés hier.

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