Monaco-Matin

Une attachée de presse accuse le Front national de « travail dissimulé »

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Une ex-attachée de presse du groupe Europe des nations et des libertés, dirigé par Marine Le Pen, assure avoir travaillé sans contrat pendant six mois. La fin de sa collaborat­ion n’aurait pas été payée. Elle affirme avoir attendu la fin de l’élection présidenti­elle pour prendre la parole. « Je voulais un règlement à l’amiable, si j’avais cherché le conflit et la revanche, je l’aurais fait pendant la campagne », dit-elle. Marie-Sophie Boumard, ancienne attachée de presse du groupe Europe des nations et des libertés (ENL – extrême droite) au Parlement européen, présidé par Marine Le Pen, veut faire valoir son cas de manière publique. La jeune femme, âgée de 28 ans, assure au journal Le Monde avoir travaillé pour le groupe ENL, dans lequel siègent vingt députés européens du Front national (FN), de septembre 2015 à février 2016, sans jamais avoir signé un contrat de travail. Les deux derniers mois de sa collaborat­ion, interrompu­e sans justificat­ion, n’auraient en outre pas été payés. Et ses salaires étaient versés par une société de droit belge avec laquelle elle affirme n’avoir jamais eu aucun rapport. Un ensemble de faits qui constitue, selon son avocat, Me Jean Oudard de Préville, qui va saisir la justice, une « situation de travail dissimulé ». Le 29 décembre 2015, un email non signé lui est envoyé par le groupe ENL. « Je vous informe de la décision du groupe de ne pas prolonger votre mission de consultant­e externe comme attachée de presse », est-il écrit, sans plus d’explicatio­ns. Surprise, la jeune femme écrit au secrétaire général du groupe ENL, Ludovic de Danne, pour connaître les raisons de ce licencieme­nt. Contacté, M. Danne assure que Mme Boumard « était sous un contrat de prestation de services ». « Nous n’avons aucun contentieu­x avec elle, c’est elle qui enrage et en a après nous parce qu’elle n’a pas été retenue après sa piètre période d’essai », avance-t-il comme explicatio­n.

Pas de réponse de Marine Le Pen

« Je n’ai pas été reçue, ni écoutée, et pourtant j’ai gardé une réserve digne sur cette affaire. Je suis triste que la présidente soit si mal entourée et conseillée » ,regrette Marie-Sophie Boumard. L’attachée de presse a envoyé un courriel à Marine Le Pen, le 10 octobre 2016, pour lui demander d’intervenir sur son cas. Elle n’a pas eu de réponse de sa part. Selon lui, les électeurs de la circonscri­ption de CarhaixPlo­uguer « pourront dans deux semaines dire si, comme moi, ils ont confiance en Richard Ferrand ». « Ce sera le juge de paix, celui que personne ne peut dépasser en démocratie », a ajouté le Premier ministre. Selon le Canard Enchaîné, les Mutuelles de Bretagne dont Richard Ferrand était alors le directeur général avaient souhaité en 2011 louer des locaux commerciau­x à Brest pour ouvrir un centre de soins. L’entreprise avait choisi, entre trois propositio­ns, celle d’une société immobilièr­e appartenan­t à la compagne du ministre. Une affaire qui touche un des plus proches d’Emmanuel Macron et « tombe mal », de l’aveu du porte-parole du gouverneme­nt Christophe Castaner : « l’exemplarit­é » en politique était au coeur de sa campagne. M. Cambadélis a dénoncé une affaire d’« enrichisse­ment personnel », qui « est en train de devenir l’affaire principale de cette élection », comme le Penelopega­te avait pesé sur toute la campagne présidenti­elle. Au micro de BFMTV, le premier secrétaire du PS a prédit son déroulemen­t: « Acte 1 : un journal satirique ou autre révèle une affaire. Acte 2 : l’homme politique dit “Il n’y a rien à voir, circulez” Acte 3 : il y a l’explicatio­n la semaine suivante de cette affaire. Acte 4 : il démissionn­e ». Mais le Premier ministre a tenté de minimiser la polémique, affirmant qu’il s’agissait juste d’un « débat ». « Il n’y a aucune procédure juridictio­nnelle en cours, il n’y a donc pas une affaire, il y a un débat. Ce débat, il est politique et il sera tranché Une source proche du dossier avait fait savoir mercredi que le parquet national financier (PNF) n’est pas compétent « à ce stade » pour ouvrir une enquête, alors que le parti Les Républicai­ns avait auparavant annoncé son intention de le saisir. Hier le parquet de Brest a annoncé que les faits dénoncés par le Canard enchaîné ne permettent pas d’ouvrir une enquête.

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(Photos AFP et Le Parisien) Richard Ferrand a toujours la confiance du Premier ministre, Edouard Philippe.

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