Monaco-Matin

La victoire ou le malaise

Le Paris Saint-Germain, champion déchu de Ligue 1, a une saison à sauver. Au contraire d’Angers, petit budget et palmarès en jachère, qui jouera sa carte à fond. Sans pression

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On sait que les objectifs cette saison ne sont pas atteints. Mais il reste la Coupe de France et on va la jouer à fond », expliquait le milieu de terrain du Paris SG Blaise Matuidi, samedi après un dernier match de championna­t bâclé face à Caen (1-1). « C’est un titre de plus, qu’on a envie d’aller chercher. » Pour le PSG, il n’y a surtout pas d’alternativ­e à une victoire pour conclure sur une note enfin positive une saison qui l’a vu privé d’un cinquième titre de champion de France consécutif par une équipe de Monaco emballante dans le jeu, jeune et spectacula­ire. Après un été de « grands changement­s » impulsés par son président Nasser AlKhelaifi (arrivées de l’entraîneur triple vainqueur de l’Europa League Unai Emery et de l’ancienne star néerlandai­se Patrick Kluivert au poste de directeur du football, départs de Zlatan Ibrahimovi­c et David Luiz…), la saison parisienne, au contraire de celle de Monaco, a été heurtée et peu glamour. Alors que les Monégasque­s tombaient avec les honneurs face à la Juventus Turin, en demi-finale de la Ligue des champions, Paris, qui clame à tort et à travers son ambition de gagner la compétitio­n continenta­le, s’en faisait éjecter sans ménagement dès les huitièmes de finale, par un cinglant 61 infligé par Barcelone.

Emery sous pression

Le PSG a bien cru inverser la tendance en écrasant son rival princier en finale de la Coupe de la Ligue (4-1) début avril. « La saison commence ce soir, le match nous donne beaucoup de confiance », assenait alors Nasser Al-Khelaifi. Mais Monaco n’a pas failli en championna­t, et ce sont finalement les Parisiens qui ont craqué, abandonnan­t tout espoir de titre après une défaite à Nice (3-1) début mai. Face à ce champion déchu et blessé dans son orgueil, Angers se présente sans pression. Le club du Maineet-Loire, malgré l’un des plus petits budgets de Ligue 1 (25 millions d’euros contre 500 millions d’euros au Paris SG), s’y est maintenu pour la deuxième saison consécutiv­e, terminant même l’exercice à la 12e place. Jeudi, une foule de supporters déjà nombreuse et enthousias­te a tracé une haie d’honneur pour les joueurs jusqu’au bus les conduisant vers le stade de France. Leur participat­ion à cette finale, la deuxième dans l’histoire du club après celle de 1957, est d’ores et déjà un beau succès. Les Angevins peuvent-ils rêver mieux ? Ce serait un sacré exploit vu les différence­s de budget et de statut internatio­naux des effectifs. Mais l’équipe dirigée d’une main de fer par l’entraîneur tacticien et bourreau de travail Stéphane Moulin a des allures de petit miracle permanent. Composé d’ailiers vifs et techniques mais surtout d’un milieu et d’une défense robuste et méticuleus­e, redoutable sur coups de pieds arrêtés, le « SCO » a été compliment­é cette saison par les Parisiens et leur entraîneur Unai Emery. Il les a en effet bien perturbés en championna­t (avant de s’incliner deux fois 2-0) et reste compétitif malgré le départ régulier de ses meilleurs éléments. Une victoire lors de la 100e édition de la Coupe de France serait en tout cas historique pour Angers, qui ne compte à son palmarès que deux titres de champion de Division 2, l’ancêtre de la Ligue 2, en 1969 et 1976, et un titre de champion de France amateur en 1943. Pour Paris, une onzième victoire en Coupe de France serait dans l’ordre des choses et permettrai­t de griller le rival marseillai­s, sacré à dix reprises. En revanche, une défaite ferait sacrément désordre et pourrait coûter son poste à l’entraîneur Unai Emery. Un revers pourrait également donner à certains joueurs (Verratti, Rabiot, Marquinhos, Di Maria…) des envies d’ailleurs. Bref, la victoire ou le grand vide…

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(Photo AFP) Une défaite ce soir pourrait coûter son poste à Unai Emery.

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