Monaco-Matin

TOP  (DEMI-FINALE, LA ROCHELLE - TOULON HIER AU VÉLODROME) Un mental de géants

Les Toulonnais se sont imposés sur un drop de Belleau après la sirène au terme d’un match insoutenab­le jusqu’au bout, face à des Rochelais qui n’ont rien lâché. Paris les voilà…

- PAUL MASSABO

Toulon sera donc à Paris dans huit jours. Pour la cinquième fois au cours des six dernières années, les Toulonnais ont réussi à se frayer un chemin jusqu’en finale. C’est au terme d’un match acharné que les Rouge et Noir se sont hissés tout en haut du mât. Reste désormais à décrocher la fameuse timbale en forme de Bouclier. Pour en arriver là, il a fallu que Vermeulen et ses corsaires partent à l’abordage. Dans cette rencontre crispante, tous les points (33 au total) ont été marqués au pied. Et la délivrance est venue du jeune Belleau (il a remplacé avantageus­ement un Trinh-Duc blessé) sur un drop déjà inscrit dans les annales. Quel match, quel scénario, quel final ! La rencontre avait débuté en coulisses, la veille, avec les ficelles de Patrice Collazo, aussi fines que les plaisanter­ies de Cyril Hanouna. A croire que la suffisance affichée par le manager rochelais en conférence de presse, au travers d’une communicat­ion toute personnell­e, était là pour masquer ses doutes voire ses craintes.

Un match cadenassé

Bref, comme tout le monde s’y attendait, Botia avait retrouvé sa place au centre, Sazy la troisième ligne et, ô miracle, le Néo-Zélandais Eaton, en claquettes la veille, avait, malgré ses cervicales dans les talons, réussi à rechausser ses crampons. Côté toulonnais, où ce genre de connerie n’est plus de mise depuis longtemps, les cinq forfaits annoncés (Nonu, Habana, Trinh-Duc, Delboulbès et Chilachava) étaient tout bêtement confirmés. Après le match de la com’, lancé avec les résultats que l’on sait à présent, place était donc au terrain. Au cours d’une première période cadenassée, les Toulonnais défendaien­t leur camp face aux quelques assauts des Charentais en manque de large. Sur les chandelles, les joueurs du RCT n’étaient pas en réussite. À la mêlée, si le pack varois accusait 70 kg de moins que son homologue rochelais (874 kg contre 944 kg), les deux camps faisaient jeu égal. C’est donc par le seul pied des buteurs – James (3/3), Halfpenny (2/3) – que le score évoluait au cours de ce premier acte pauvre dans le jeu, riche dans l’engagement. Belleau, entre-temps, avait tenté de plus de 45 mètres un drop audacieux, prémice à ce final en apothéose. On ne le savait pas encore. La seule franche occasion, c’est pourtant les Toulonnais qui se l’étaient procurée. Cinq minutes avant le repos mais Mitchell s’emmêlait les mains.

Un rouge qui coûte cher

À la reprise, les Rochelais bénéficiai­ent de deux pénalités successive­s sur des fautes au sol ou en mêlée. Les hommes de l’océan prenaient alors le large, et neuf points d’avance grâce à l’impeccable James. Les Méditerran­éens allaientil­s prendre la marée ? Le temps de le penser qu’Aguillon, sur un plaquage dangereux sur O’Connor, écopait d’un rouge logique. Halfpenny en profitait pour réduire la marque. Il restait alors trente minutes à jouer. La révolte était du côté des Varois, qui voyaient la rentrée de Giteau après trois mois d’abstinence. Peut-être, à cet instant, se souvenaien­tils La sirène a retenti. Grâce à un drop de Belleau, les Toulonnais viennent de prendre l’avantage au score. Pour la première fois du match... Tillous-Borde et les Toulonnais peuvent laisser éclater leur joie. C’est bien eux qui seront à Paris dimanche prochain.

de la finale abandonnée à Barcelone, l’an passé? Oublié Machenaud? Certaineme­nt pas ! Maintenant, le RCT aboyait, prêt à mordre. Les Rochelais, perclus de crampes, avaient le capot ouvert. Les Toulonnais n’étaient guère plus reluisants, mais bénéficiai­ent d’un vent de folie. À dix minutes de la fin, Halfpenny remettait les pendules à l’heure (15-15). Crispant, le final était désormais suffocant. Gourdon et les siens poussaient les derniers feux. Holmes, qui venait de remplacer James, ratait deux pénalités des cinquante mètres. Le chant du cygne jaune et noir. Un grand coup de pied suite à une pénalité offrait la touche de match pour Toulon, qui butait une énième fois sur ce mur de l’Atlantique. A cet instant, Belleau, qui rime avec Zorro, signait à la pointe de son pied le drop à destinatio­n du Stade de France. Et si le rêve devenait vraiment réalité ?

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco