Une désillusion sans fin
Le silence a soudain recouvert tout un volcan. Gaston-Médecin était ivre de bonheur quelques secondes plus tôt lorsque Dee Bost concluait le 11-0 des siens à 1’26 du terme (6968, 39’). Deux minutes plus tard, l’ASVEL filait dans le dernier carré, éjectait une seconde année de suite la Roca Team et enfilait à nouveau son costume de bête noire. Les visages monégasques ont alors pris l’image d’un masque sombre. Celui de la désolation. Celui d’une saison à tutoyer les cimes de la ProA depuis octobre dernier pour que tout s’arrête au premier stade des playoffs. « C’est vraiment pas de bol pour Monaco d’être tombé sur nous, reconnaissait J.D Jackson, le technicien villeurbannais. Vu sa saison, cette équipe aurait dû aller plus loin. Nous aurions dû les retrouver plus tard. » Sauf que l’histoire s’est écrite autrement. Certains en sont sortis avec la larme à l’oeil, le président Serguei Dyadechko est resté stoïque sur le parquet pendant de longues minutes et le dernier tour d’honneur avait des allures de marche funèbre. « C’est la vie », lâcha Sergii Gladyr. L’Ukrainien, l’ombre de lui-même hier soir (2 points, 1 rebond) a rarement été aussi abattu. Le regard dans le vide, juché sur sa trottinette dans la zone mixte, sonné comme jamais. « Nous étions préparés et tout s’arrête net. C’est très très dur. » Constat similaire chez l’amiral Sy, touché à la main gauche dans le deuxième quart et réaliste au moment de dresser le bilan. « C’est une bonne saison si on pense à la Leaders Cup ou la Ligue des Champions, mais elle est gâchée par cette élimination. Le titre en ProA était le plus important. Nous avions les capacités pour l’obtenir. » Cette clique qui a tant fait rêver tire sa révérence trop tôt. Cet après-midi, elle se retrouvera sûrement une dernière fois dans les gradins du Grand Prix de Formule 1. Avec en tête l’idée que la pole position est loin d’être gage de titre…