Paddocks sous tension people sans pression
De la désillusion de Lewis Hamilton à la pole position surprise de Kimi Räikkönen, la séance de qualifications a joué avec le palpitant des observateurs hier. Un scénario goûté des people
Le nouveau patron de la F1, Chase Carey, peut se frotter les mains. Le Grand Prix de Monaco reste bel et bien la vitrine mondiale du sport mécanique ! Avant même l’explication finale du jour, la séance de qualifications a tenu toutes ses promesses hier. Sous un soleil de plomb et au pied de tribunes combles, le record de piste est tombé au zénith, lors d’une session d’essais libres maîtrisée par Vettel (1’12’’558), avant que Kimi Räikkönen ne fasse parler la foudre (1’12’’178) lors des qualifications, à l’heure de la sieste. « Iceman » décrochant, à 37 ans, sa première pole depuis neuf ans ! Une journée de folie résumée par le ballet incessant des journalistes devant les écrans de contrôle des paddocks, chacun griffonnant en permanence ses marques précédentes. Autant de mises à jour étrangères à certains membres d’écuries bien trop occupés à se ronger les ongles, jusqu’à la délivrance heureuse… ou non.
« C’est vraiment le bon pote »
Un mano a mano savoureux pour un Team Scuderia des plus « joisses » dans les paddocks, le drapeau à damier agité. Au contraire de certaines écuries concurrentes qui faisaient plutôt dans la soupe à la grimace. Pas d’euphorie ainsi chez Mercedes, où la performance de Bottas (3e) était contrastée par la désillusion de Lewis Hamilton (13e). Le successeur de Nico Rosberg, Valtteri Bottas, a d’ailleurs déboulé sans la moindre expression sur le visage en zone mixte. Bien que relégués en bout de ligne, certains vétérans de la F1 gardaient, eux, le sourire. À commencer par Felipe Massa (14e), à la cool avec des amis brésiliens, ou encore Jenson Button, pénalisé de 15 places et rétrogradé en dernière position, mais toujours aussi adulé par les fans retranchés derrière les grillages du quai Antoine-Ier. Pas avare de dédicaces et selfies, le Britannique a d’ailleurs fait fondre en admiration une jeune femme, offrant le moment « so cute » de la journée. « Il est tellement beau et gentil. C’est vraiment le bon pote », s’est-elle exclamée les joues rosées et la tête légèrement penchée. Dans un autre style tout aussi cool, l’Allemand Niko Hülkenberg (10e) s’est offert un petit tour de bicyclette sans attendre que ses homologues aient fini de répondre aux questions des journalistes. L’une d’elle étant même interrompue en plein direct par le plaisantin pour lui confier… un gobelet vide ! Verre à moitié plein ou à moitié vide, Esteban Ocon a tranché. Bien que 15e des qualif’, le jeune Français a glissé avec un grand sourire qu’il comptait bien « prendre des points » . Une ambition suffisant à résumer la bataille qui devrait s’engager, à tous les étages, aujourd’hui. Une guerre des étoiles en perspective, dont le père était d’ailleurs dans les coursives du Grand Prix hier ! George Lucas himself, aperçu – d’après certains – se faufilant dans une voiture aux vitres teintées rue Louis-Notari ! Fake ?
The Special One et la Formula One
Une chose est sûre, The Special One a bien goûté à la Formula One. L’actuel entraîneur de Chelsea était sur les bancs du motor-home Red Bull une bonne partie de la journée. Peut-être aura-t-il croisé au détour d’un couloir Falcao qui, au micro de Canal+, a renouvelé son désir d’évoluer sous les couleurs de l’AS Monaco la saison prochaine. Une nouvelle qui a dû plaire à l’animateur de TF1, JeanLuc Reichmann, fan de foot et présent hier dans les paddocks. Tout comme, plus tôt, Roland Magdane et Michel Boujenah. Ce dernier, dont c’était le premier Grand Prix de Monaco, était aux anges lors de la remontée des stands à midi. Après une longue halte chez Renault. «C’est impressionnant », a-t-il d’ailleurs confié à l’un de nos journalistes (voir monacomatin.mc) avant de le chambrer gentiment. Habitué du rendez-vous de l’année en Principauté, la légende du cyclisme, Eddy Merckx, a, lui, profité d’une pause fraîcheur à l’ombre d’un auvent pour tailler le bout de gras avec un commissaire de piste. Autour de lui, d’autres légendes, du quatre-roues cette fois, telles Alain Prost, Jean Todt, Damon Hill et l’inoxydable Niki Lauda. Sortez le tapis rouge, ce dimanche s’annonce encore plus fou. Sur la piste comme derrière le rail !