Monaco-Matin

Le nouveau président de la Région sera élu demain

Renaud Muselier est pressenti pour reprendre le siège de Christian Estrosi qui abandonne la présidence de Paca afin de se recentrer sur Nice

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Ce lundi dès 9 heures, les conseiller­s régionaux se réunissent à Marseille pour élire le nouveau président de la Région Paca. Christian Estrosi a en effet décidé, au lendemain de la présidenti­elle, de reprendre son fauteuil de maire de Nice, mais devrait continuer à siéger au sein de l’hémicycle marseillai­s. Renaud Muselier (LR), qui jusqu’alors était son vice-président délégué, est en pole position. À moins d’une surprise, l’Union de la droite devrait le porter à la tête de la Région. Pourtant, deux courants se côtoient désormais au sein de cette union, la présidenti­elle étant passée par là. Il y a donc les élus de droite anti-Macron, et les élus de droite compatible­s avec la majorité présidenti­elle.

Macron ou Estrosi : il faudra choisir

« Il n’y a aucune dissension. La majorité régionale est maintenue », affirmait vendredi le conseiller régional varois Jean-Pierre Colin. Ce sera vrai jusqu’aux législativ­es. Après, le mercato sera ouvert. Rien ne dit que certains élus régionaux ne rejoindron­t pas « La République en marche ! » (et donc Emmanuel Macron). D’autres adhéreront peut-être au futur parti que Christian Estrosi devrait créer avec plusieurs de ses amis : un parti plus modéré que Les Républicai­ns, semble-t-il. Cela peut entraîner l’apparition de différents groupes affirmés au sein de la majorité régionale actuelle: Les Républicai­ns, les pro-Estrosi et les pro-Macron. Mais pour l’instant, c’est le mot « coalition » qui est à la mode et l’emporte, à la Région comme au gouverneme­nt. Une coalition imposée par le FN, qui d’une certaine manière a commencé en 2015 avec les élections régionales (la droite menée par Christian Estrosi s’était imposée à la Région, au second tour, grâce aux voix de la gauche). Le barrage au FN avait fonctionné. « Estrosi doit sa victoire au sens de la responsabi­lité du PS et de la gauche», avait alors lancé Christophe Castaner, qui s’était retiré au soir du premier tour. Christian Estrosi a renvoyé l’ascenseur lors de la présidenti­elle en invitant la droite à faire barrage au FN, et en votant pour Emmanuel Macron. Celui-ci a gagné. Christophe Castaner est désormais secrétaire d’État.

Une droite reformatée

Au bout du compte, les Français se retrouvent avec une droite éliminée à la présidenti­elle, mais qui fait partie du gouverneme­nt. Et les électeurs de Paca, qui avaient voté à droite en 2015, voient plusieurs conseiller­s régionaux pencher au centre. Un centre qui tangue tantôt à gauche, tantôt à droite, suivant les sensibilit­és personnell­es. Au lendemain des législativ­es, le nouveau président de la Région devra donc s’appuyer sur une majorité complèteme­nt reformatée. Reste à savoir si elle restera unie. Il devrait aussi avoir face à lui un FN déboussolé, voire divisé entre ceux qui croient à la sortie de l’euro et ceux qui n’y croient plus. Le parti d’extrême droite évite les règlements de comptes au grand jour pour le moment, mais après les législativ­es, les désunions nationales auront forcément des répercussi­ons en Paca. D’autant que Marion Maréchal-Le Pen démissionn­e du conseil régional. La course est donc ouverte pour prendre sa place de leader du FN au sein de l’hémicycle.

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(Photo d’illustrati­on L. B.) Sauf coup de théâtre, Renaud Muselier devrait succéder à Christian Estrosi.

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