L’unité du G se brise face à Trump sur le climat
Les dirigeants ont été incapables de trouver un terrain d’entente avec le Président américain qui prendra sa décision sur l’Acccord de Paris « la semaine prochaine »
Pour la première fois de son histoire, l’unité du G7 s’est brisée, hier, à Taormina (Sicile) sur la question cruciale du climat, face à un Donald Trump plus résolu que jamais à jouer sa partition. « La discussion a été franche, peut-être plus franche que lors des précédents sommets », a reconnu devant la presse le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, dont le pays préside actuellement le G7. Car en dépit des pressions répétées des Européens (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne et Union européenne), du Canada et du Japon, M. Trump est resté de marbre.
A six contre un !
Et même si son homologue français Emmanuel Macron a trouvé en lui un homme « ouvert », « à l’écoute » et «qui a envie de bien faire », le 45e président des Etats-Unis a surtout déstabilisé ses alliés du G7, après avoir franchement bousculé ceux de l’Otan, jeudi à Bruxelles. « Je prendrai ma décision finale sur l’accord de Paris la semaine prochaine !» a-t-il tweeté, peu avant de quitter la Sicile, après s’être adressé aux militaires américains de la base aérienne de Sigonella, mais pas à la presse. « Nous nous sommes fait beaucoup de bons amis cette semaine », a-t-il assuré à cette occasion. En attendant, le G7 n’a pu que constater après deux jours de sommet dans la somptueuse station balnéaire sicilienne, qu’ils étaient à six contre un. « Les Etats-Unis d’Amérique sont en train de réévaluer leur politique sur le changement climatique et sur l’Accord de Paris et ne sont donc pas en mesure de rejoindre le consensus sur ce sujet », indique la déclaration finale. Pourtant, certains veulent encore y croire. Donald Trump est un homme « pragmatique, et je suis sûr qu’i l confirmera son engagement » dans l’accord de Paris, a estimé M. Macron, plutôt satisfait après des « progrès » à Taormina dans les discussions sur le climat. Ce n’est guère l’avis de la chancelière allemande Angela Merkel, pour qui au contraire « toute la discussion sur le sujet du climat a été très difficile, pour ne pas dire pas du tout satisfaisante ».
Manif anti-G hier
« Le résultat du sommet du G7 montre combien Trump est isolé sur le climat », a jugé de son côté Greenpeace, mettant en avant l’engagement des six autres pays. « On ne changera pas d’un millimètre notre position » sur le changement climatique, a d’ailleurs promis Paolo Gentiloni. La présidence italienne et d’autres délégations semblaient en tout cas soulagés de voir le président américain continuer à rester dans un cadre multilatéral. Hier, en fin d’après-midi, quelques deux mille manifestants alter-mondialistes ont défilé dans les rues de Giardini Naxos, au pied de Taormina, et la dispersion de ce cortège a donné lieu à quelques moments de tension entre policiers et une poignée de manifestants. Après une quinzaine de minutes de face à face sans aucun contact, et l’usage de gaz lacrymogènes, les manifestants ont fait demi-tour et le calme est revenu.