Monaco-Matin

La surprise

Fâché avec la pole position depuis neuf ans, le vétéran finlandais a reconquis le « chrono-maître » avec brio, Vettel offrant le doublé à Ferrari

- GIL LÉON

À 37 ans, Räikkönen a décroché sa première pole position depuis neuf ans, hier à Monaco. Il devance son coéquipier chez Ferrari, Vettel. Lewis Hamilton partira de la 13e place. 15

Il s’est approprié de manière magistrale la formule incontourn­able du moment popularisé­e par le candidat Macron élu président au virage du 7 mai. Hier, Kimi Räikkönen est devenu « le maître des horloges » en Principaut­é. Ainsi l’a décidé l’heure de vérité du 75e Grand Prix de Monaco. Le premier tournant majeur du week-end. Une valse mécanique à trois temps souvent cruciale qui aura vu le vétéran finnois (37 ans) de l’armée rouge de Maranello « coiffer » in extremis son coéquipier Sebastian Vettel. Après les trois séances d’essais libres dominées sans partage par la Ferrari numéro 5, on pensait que le leader du championna­t du monde enfoncerai­t le clou dans le money-time. Fausse piste ! Car c’était sans compter sur le sursaut d’orgueil de son voisin de stand. Toujours dans l’ombre de l’ogre allemand depuis le début des hostilités, il y a deux mois en Australie, « Iceman » a retrouvé la lumière au bout d’un tunnel infiniment plus long que celui du mythique tourniquet. Pour trouver la trace de son précédent « chronomaît­re », il faut, en effet, faire une marche arrière de neuf ans, jusqu’à l’ultime Grand Prix de France disputé à Magny-Cours, en 2008. Sacré bail !

« Ça ne garantit rien »

Cent vingt-neuf courses plus tard, le doyen des têtes couronnées en activité s’est donc transcendé entre ciel, mer et rails. Gros coeur et nerfs d’acier, il a su tirer la quintessen­ce d’une monture un cran au-dessus de ses concurrent­es, exploitant à la perfection les gommes Pirelli ultra-tendres dans l’exercice du tour en apnée. Résultat : 1’12’’231 en Q2, puis 1’12’’178 en Q3. De quoi, au passage, se réappropri­er le record de la piste que Vettel lui avait subtilisé jeudi... « Nous avons réussi à bien régler la voiture pour les qualificat­ions, cette séance était vraiment fun », commentait ensuite un Räikkönen égal à lui-même, masque impassible et ton monocorde. « OK, la pole, c’est clairement le meilleur endroit pour partir ici, mais ça ne garantit rien. Nous avons nos deux voitures devant, à nous de savoir en profiter ! » Comme on pouvait le prédire sans boule de cristal, la première ligne pavoisera en rouge aujourd’hui. S’il s’élancera un brin en retrait lors du top départ, peut-être que Vettel ne tentera pas le diable au goulet de Sainte-Dévote. Pour lui, une excellente affaire comptable se profile, en effet, droit devant. Loin devant son rival numéro 1, un Lewis Hamilton incroyable­ment hors sujet, hier, qui se retrouve empêtré dans le ventre mou de la grille.

Bottas la menace

Les principale­s menaces aux trousses du cheval cabré ? Elles s’appellent Valtteri Bottas (3e) et Max Verstappen (4e). Pour rappel, le 30 avril dernier, en Russie, le successeur de Rosberg chez Mercedes, parti du même rang sur les talons des deux Ferrari, s’était faufilé en tête d’emblée pour aller décrocher son premier succès en F1. Saura-t-il récidiver en trouvant un trou de souris sur la rampe de lancement ô combien exigue du boulevard Albert-Ier ? Rendez-vous à 14 heures pile pour cette mise à feu irrespirab­le. À nulle autre pareille. Allez, en marche !

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(Photo J.-F. Ottonello) En transe, Kimi Räikkönen décroche la pole... et reprend le record.
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(Photo Jean-François Ottonello) Valtteri Bottas rate la première ligne pour  millièmes de secondes.

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