Culture + cinéma = retours gagnants L’événement
La culture est un axe différenciant de l’attractivité des territoires. Si elle bénéficie à l’image de la Côte d’Azur, elle a aussi une envergure économique non négligeable
Avec un budget de 20M le Festival du Film de Cannes engendre 70 M€ de retombées économiques locales. Ce montant ne prend pas en compte le marché du film. Il se concentre sur les nuitées, la restauration, le catering, le transport, les boutiques, les stands événementiels. Mercredi, la Métropole Nice Côte d’Azur et la Région Paca organisaient une Matinale économique décentralisée au village international du film. Thème des échanges co-animés par Virginie Atlan, directrice de la maison de la Métropole à Paris, et Jean-Christophe Tortora, président du journal La Tribune : la culture, les médias, le cinéma au service du développement économique du territoire. Les cinq éléments qui en ressortent.
. Une place à prendre avec les séries
Françoise Bruneteaux, conseillère régionale: «La production de séries est un marché (Chiffres du ministère de la Culture, pour 2016). mondial à 16 Md$, avec une croissance à deux chiffres. 60 % de la production se fait en France. Paca a une place à prendre. » « La Région, qui a dégagé un budget de 57,8 M€ pour la culture cette année, vient de porter l’enveloppe des aides à l’économie de la création à 6M soit deux millions de plus, via une convention de coopération pour le cinéma et l’image animée. »
. Une startup qui sauve de tout
Jacqueline Franjou, présidente de l’association pour le Festival de Ramatuelle : «J’ai appris beaucoup de choses en 33 ans de festival à Ramatuelle mais la plus importante est que la culture nous sauve de tout. Elle amène la paix. Le Festival est une startup, j’en suis responsable sur mes biens et son pilier le plus important est l’équipe qui m’entoure. Nos relations avec nos partenaires sont à double sens : eux se retrouvent dans les valeurs portées par la programmation et nous, au-delà du soutien financier, nous savons que nous pouvons compter sur leurs compétences. »
. Un retour social
Michel Boujenah son directeur artistique : «Le Festival de Ramatuelle est devenu une marque puissante qui draine beaucoup de gens, ses spectateurs mais aussi ceux qui, sans venir, suivent Qui rencontre-t-on dans les soirées Nice Start(s) Up, comme celle organisée à Cannes avec la Maison de la Métropole NCA à Paris, la Région Paca et le groupe Nice-Matin ? Les Niçois qui lancent le Rosé de pétanque, un cubi d’1,5 l bio, revisité depuis Paris ; Speakerwise qui place des personnalités et des conférenciers ; Catchingbox qui fait de sa borne photo un outil de street marketing ; SmartOnline qui crée des solutions adaptées aux PME ; Epitech qui pousse le Startup Weekend de Nice Sophia à venir en juin; l’accélérateur Allianz qui vient de boucler le recrutement du Summer Batch ; et une foule d’autres acteurs du vivier créatif azuréen avec qui échanger. Un concentré d’énergies constructives. ce qui s’y fait. Le festival contribue à l’image de la Côte. Son attractivité est un facteur économique incontestable. Et socialement, la culture apporte une respiration dont la région a besoin, elle amène à une réflexion différente de celle qui mène à la haine. »
. ans d’expérience
La filière cinéma représente 448 entreprises pour 6500 emplois en région Paca, la 2e région de France pour l’accueil de tournages avec 5 000 jours chaque année. Arnaud Duterque producteur manager : « En Paca, on a une variété de décors et une qualité de lumière uniques. La clé du développement est d’attirer davantage de tournages complets. Un projet comme Riviera, avec ses 150 jours de tournage, c’est 25 M€ de retombées économiques: 40 villas louées, 6 000 nuitées, 6 000 figurants. Et j’insiste sur une chose : Nice est une vraie école de techniciens. Des professionnels habitués à gérer des productions américaines depuis 80 ans. Ils ont les compétences et l’expérience.»
. Un pied à l’étrier pour des jeunes
Marianne Carpentier présidente du Primi (Pôle Transmédia Méditerranée) : « Le duo culture et économie ne doit plus se penser en gros mot. Économiquement parlant, la culture peut mettre le pied à l’étrier à des jeunes qui s’y reconnaissent plus que dans le monde de l’entreprise. Le Primi est une organisation créée en 2011, avec un triple objectif: accompagner l’ensemble des acteurs des industries créatives et numériques dans leur développement économique, artistique et international, fédérer les territoires et favoriser le rayonnement de la région » Les French Tech d’Aix-Marseille et Côte d’Azur étaient sous les mêmes projecteurs.