Chine : des « asticots gloutons » contre les déchets alimentaires
La Chine croule sous les déchets de cuisine: près de kilos par habitant chaque année. Pour recycler ces nutriments dans la chaîne alimentaire, les élevages d’asticots «gloutons» dévoreurs d’ordures s’y multiplient. Dans une ferme de la province du Sichuan (sud-ouest), des milliers de larves blanches grouillent dans des bacs remplis de restes brunâtres de viande, légumes, fruits, oeufs, nouilles ou riz. «En moyenne, un kilo d’asticots peut manger deux kilos de
déchets en quatre heures», explique Hu Rong, la gérante de cet élevage. Ces larves voraces sont celles de la «mouche soldat noire» (Hermetia illucens), originaire du continent américain. Ces insectes sont connus comme les champions du monde de la digestion de «mets» un peu particuliers: déchets alimentaires, excréments, cadavres d’animaux et globalement toute matière organique en décomposition. Une fois engraissées, une partie des larves sont vendues vivantes ou séchées pour servir de nourriture animale (poulets, poissons, tortues). Elles sont intéressantes en raison de leur composition très nutritive (jusqu’à % de protéines et % de lipides). En clair, ces asticots permettent de récupérer les protéines et les graisses encore présentes dans les déchets. Puis de les réinjecter dans le cycle alimentaire humain, via l’alimentation des animaux d’élevage. La Chine est l’un des pays les plus ouverts dans ce domaine, comme l’Australie ou l’Afrique du Sud, où nourrir poissons et poulets destinés aux assiettes humaines avec des insectes est autorisé. Ultime avantage: les excréments des larves peuvent être utilisés comme engrais bio dans l’agriculture.