Double soutien d’État à Nice et Grasse
Les ministres Gérard Collomb et Gérald Darmanin étaient dans le département hier. L’occasion de rencontrer les victimes de l’attentat de Nice. Mais aussi de soutenir leurs candidats
Visite au pas de course, hier, pour deux ministres « En marche ! » Et non des moindres. Gérard Collomb, le nouveau ministre de l’Intérieur, et son homologue à Bercy, Gérald Darmanin, étaient de passage dans les AlpesMaritimes. Un déplacement sur fond de campagne électorale, même s’il a débuté par une réunion de travail en mairie de Nice. Et un petit film de 2 minutes 30 offrant « un aperçu de la technologie dont nous disposons au sein de notre centre de supervision urbain (CSU) », explique Christian Estrosi. Le maire Les Républicains de Nice en a profité pour formuler une double requête auprès du ministre de l’Intérieur. Il a déjà doté toutes les écoles de la ville de boutons d’alerte. Il voudrait en plus les équiper de caméras dont les images « remonteraient directement au CSU » en cas de déclenchement de cette alarme. Mais la CNIL « bloque ». Tout comme pour l’usage de la reconnaissance faciale qui « n’est possible que si nous avons le droit d’être couplé au fichier des personnes recherchées », souligne Sandra Bertin, la responsable du CSU. C’est cette policière municipale, poursuivie pour diffamation par l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a été choisie pour présenter au nouvel occupant, place Beauvau, l’intérêt de la reconnaissance faciale. Gérard Collomb promet qu’il va étudier ces propositions et file déjà vers une salle où l’attendent les représentants des familles des victimes de l’attentat de Nice : entretien à huis clos, au cours duquel le ministre promet qu’Emmanuel Macron sera bien là pour les commémorations du 14-Juillet. Au passage le premier flic de France demande à pouvoir aller saluer Nicole Rubi chez qui il a «dînéàNoël». Le renouvellement politique a beau être « En marche ! », à Nice, il passe toujours par La Petite Maison, la table préférée d’un certain Nicolas Sarkozy. Après tout, « il faut abolir les vieux clivages » . C’est ce que martèlent Collomb et Darmanin en remontant – à pied, ça va de soi – la promenade du Paillon.
Échanges à distance avec Ciotti
Les deux ministres sont aussi là pour soutenir, Caroline Reverso-Meinietti, la candidate de leur mouvement dans la 1e circonscription. Celle tenue, pour l’heure, par Eric Ciotti. Ce dernier entendait bien le rappeler hier. Et pas seulement sur Twitter où il constate que le gouvernement a « mobilisé » deux ministres pour le « combattre ». Lui a battu le rappel auprès d’une soixantaine de militants pour tracter sur leur bout de chemin niçois. Sans qu’il y ait, toutefois, de confrontation. Ni même d’entrevue au sommet. Eric Ciotti avait pourtant invité le ministre de l’Intérieur à venir s’entretenir avec lui de la question des migrants et des problèmes d’insécurité. Gérard Collomb a décliné. Il préférera aborder le premier sujet avec ses homologues européens lors d’un sommet prévu vendredi à Luxembourg. Quant au second, « c’est un peu le fonds de commerce d’Eric Ciotti », souligne Gérard Collomb qui se demande d’ailleurs « s’il est capable d’avoir une autre pensée politique ». Le cortège ministériel quitte déjà Nice pour aller soutenir aussi Loïc Dombreval en terres grassoises. Gérard Collomb doit filer ensuite vers Marseille pour rencontrer Renaud Muselier, président de la région Paca. Mais Gérald Darmanin promet qu’il fera en soirée encore un petit crochet par Nice pour « soutenir Marine Brenier...» Cette proche de Christian Estrosi n’est pourtant pas investie par le mouvement En marche ! mais par Les Républicains. 1. Commission national de l’informatique et des libertés.