Silence dans les rangs !...

On connaît le phénomène depuis que les médias existent : les célébrités qui doivent tout aux médias ne les supportent plus dès lors qu’elles estiment en avoir moins besoin. Ainsi, notre nouveau président de la République vient-il de redistribuer les rôles. C’est à la justice de décider de poursuivre ceux qui ont enfreint une de nos innombrables lois. Pas aux journalistes. La presse peut, à la rigueur, publier une photo de la première dame quand elle étrenne une nouvelle robe ou qu’une ancienne lui va très bien. Mais pas plus. D’ailleurs, le bon peuple en demande-til davantage qui se laisse enfumer à longueur de discours comme une taupe dans son terrier ? Le silence imposé à ceux qui parlent et qui écrivent est donc à la veille de devenir une qualité professionnelle. Et tant pis si l’obligation de n’intervenir qu’une fois l’enquête bouclée ou le verdict prononcé réduit les quotidiens à une périodicité trimestrielle. Voire à ne pas paraître du tout lorsque les magistrats s’empêtrent dans un dossier ou qu’une affaire est dérangeante pour le pouvoir en place. Mais ne vaut-il pas mieux ne rien dire que de peiner les princes qui nous gouvernent et qui veulent tout faire pour notre bonheur ? Y compris en allongeant la sauce fiscale afin de nous montrer qu’avec un peu d’imagination et pas mal de vocabulaire, on peut racler nos porte-monnaies plus profondément que jamais.