Marineland: « L’arrêté Royal a été un vrai choc »
Pascal Picot est le nouveau directeur du parc marin antibois. Il livre sa vision de l’avenir du site touristique. Quid de l’impact de l’interdiction de la reproduction des cétacés ?
Un passionné de la mer. Voici comment se présente Pascal Picot qui n’hésite pas à troquer sa chemise contre une combinaison de plongée. Le costume, parlons-en justement. Depuis une semaine, l’homme de 47 ans, natif de la Loire mais minot du Var, a endossé celui de directeur général de Marineland. En prenant ainsi le relais de l’intérim assuré depuis la fin de l’année 2016 après le départ de son prédécesseur Arnaud Palu, ce professionnel du monde du tourisme compte bien « s’inscrire dans la durée » au sein du parc marin antibois. Il quitte ainsi son ancien poste de directeur général du domaine Lac d’Ailette en Picardie pour Pierre et Vacances Center Parcs. Cela ne me fait pas peur et ce n’est pas non plus un défi à relever. Je suis là parce que j’ai choisi de venir. Je viens à Marineland depuis que je suis petit et cela dure depuis plus de trente ans ! J’y viens deux à trois fois par an, en tant que client. Et je souhaite contribuer à remettre Marineland là où il doit être.
Quelle est sa place ? Celle d’une destination touristique avec une belle notoriété et beaucoup de visiteurs heureux.
Quel a été votre sentiment quand le décret est sorti ? Cela a été un choc car ce n’est pas le décret que l’on attendait : Marineland a travaillé et a Pascal Picot est à la tête de Marineland.
collaboré à l’élaboration des textes depuis plus de deux ans. Et entre le et le mai, il a changé ! Cette modification d’article n’a pas la caution d’un quelconque comité scientifique.
C’est surtout l’article () qui a été modifié ? En effet, c’est l’article qui a surtout changé. Les choses ont été modifiées de manière unilatérale sans approbation d’un quelconque comité scientifique. Et sans aucune base scientifique.
L’article évoque la non reproduction des cétacés... C’est sous-entendu, mais ce n’est pas marqué. Il le laisse entendre effectivement...
Vous comptez engager un recours ? Notre position est claire : nous sommes pour l’écriture d’un arrêté ministériel qui encadre l’accueil des cétacés dans les zoos et les parcs animaliers. Parce que celui de est obsolète, il est temps que la loi se mette au moins à notre niveau. On est contre l’arrêté paru le mai, et on réfléchit avec nos avocats et avec des associations européennes sur l’éventualité de faire un recours au conseil d’Etat.
Bien sûr. Si cet arrêté est confirmé, ce ne sera pas la fin de Marineland, mais ce sera un parc différent. Et si ça doit être la fin de Marineland, ça sera la fin. Mais aujourd’hui, on a des jeunes dauphins qui ont une grande espérance de vie devant eux, on a largement le temps de réfléchir.
Quels sont vos objectifs ? Je suis là pour développer le parc, la satisfaction des clients, développer la notoriété, et continuer à améliorer les infrastructures.
Vous avez déjà des idées ? Pour l’instant, on prépare la saison d’été. Je viens juste d’arriver donc, c’est un peu prématuré.
Arnaud Palu mettait l’accent sur la pédagogie. Allez-vous poursuivre dans ce sens ? Oui, on va le poursuivre, le développer et l’intensifier. C’est dans notre mission. On continue pour cet été avec des programmes bilingues. On développe aussi toutes les activités liées à la Fondation Marineland avec, notamment, la protection des tortues. Pour nous, c’est extrêmement important. L’actualité est très différente. Aujourd’hui, il y a un arrêté, c’est ma priorité. Après, la porte peut être ouverte à d’autres discussions...
Quelle est votre position par rapport aux antis ? Trouvez-vous qu’ils s’acharnent ? Quelques antis s’acharnent, en effet. Mais tout est relatif. Je ne peux pas aller contre une opinion personnelle. Après, on peut avoir un débat sur des études scientifiques. Mais pas sur des convictions.
L’an dernier, le nombre de visiteurs a diminué, notamment à cause de la fermeture des campings. Comment enrayer cette baisse ? Sincèrement, je n’ai pas les chiffres exacts. Je sais que ce mois d’avril a été supérieur aux attentes et à l’année dernière. La fermeture des campings est forcément un manque à gagner. A nous de remplacer ces visiteurs par d’autres... 1. Pour assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale, la détention en captivité de spécimens de cétacés est interdite, à l’exception des spécimens de l’espèce Orcinus orca et de l’espèce Tursiops truncatus régulièrement détenus à la date d’entrée en vigueur du présent arrêté au sein d’établissements dûment autorisés sur le territoire national.