Monaco-Matin

Un détenu de Nice condamné pour  g de shit et  portables

- ÉRIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr CH. P.

Le tribunal administra­tif de Nice avait été saisi afin qu’il enjoigne au préfet de faire fermer ce « centre ». Ce ne sera pas le cas. Le juge des référés vient en effet de prendre sa décision. Il estime « qu’aucun élément suffisamme­nt précis ne permet d’affirmer que la durée de maintien dans les locaux de la police aux frontières » de ces migrants « excéderait le délai raisonnabl­e » qu’autorise la loi pour mettre en oeuvre les procédures de reconduite à la frontière. Les préfabriqu­és du poste frontière Saint-Louis pourront continuer à accueillir des migrants en attendant leur réadmissio­n en Italie.

Comme il n’a pas été relevé « d’atteinte à la dignité ou à la sécurité de ces personnes », la justice administra­tive a donc estimé « les atteintes graves et manifestem­ent illégales à la liberté de circulatio­n et au droit d’asile dont se prévalent les associatio­ns ne sont pas établies de façon suffisamme­nt certaine et précise » .Iln’ya

donc « pas lieu de suspendre » l’existence de ce lieu. Les préfabriqu­és du poste frontière Saint-Louis pourront donc continuer à accueillir temporaire­ment des migrants en attendant leur réadmissio­n en Italie. À condition que leur présence n’excède pas quatre heures. Au-delà, ils devront être conduits vers

une zone d’attente autorisée. Le départemen­t en compte potentiell­ement deux, prévues par les textes, à l’aéroport et à la gare de Nice. 1- La Cimade, l’Anafé, le Gitsi, le Syndicat des avocats de France et les avocats pour la défense des droits des étrangers. Jonathan Bouskila, 37 ans, est-il un caïd de la maison d’arrêt au coeur d’un véritable business souterrain? Ou un détenu menacé, contraint de transporte­r de la drogue et des téléphones pour des tiers ? Jardinier paysagiste à Cannes, il était en train de purger sept ans de prison pour trafic de stupéfiant quand il a été fouillé et trouvé en possession de la drogue et des téléphones. De quoi aggraver son cas. Son passé ne plaide pas en sa faveur. En 2014, il était au volant d’une voiture lors de l’intercepti­on d’un gofast avec 400 kilos de cannabis dans le coffre. Il convoyait de la drogue depuis le Maroc jusqu’à la Côte d’Azur. Dans ce dossier où tous les protagonis­tes n’ont pas été arrêtés, certains ont été condamnés jusqu’à quinze ans de réclusion. Libérable en 2020, Jonathan Bouskila bénéficiai­t d’un travail à l’atelier pénitentia­ire où il conditionn­ait des flacons de parfum. Une marque de confiance. Une confiance qu’il a trahie selon le procureur Alain OctuvonBaz­ile qui a du mal à croire à l’hypothèse d’un détenu sous influence : « C’est toujours le même discours », note le magistrat qui requiert 18 mois de prison. Me Audrey Vazzana, l’avocat de la défense, étaye pourtant, à travers sa plaidoirie, l’hypothèse d’un détenu sous pression : « Il faut sortir du monde des Bisounours », rappelle la pénaliste. « Il n’y a pas de volonté de sa part de bafouer la justice et l’administra­tion pénitentia­ire. Son codétenu explique que, dans les douches, ils se sont mis à trois contre Jonathan Bouskila. »

 mois de prison supplément­aires

Condamné à une peine définitive, il aurait dû être transféré de la maison d’arrêt à un centre de détention. Cannois parmi des Niçois incarcérés, sans l’appui d’une famille hors de l’univers carcéral, tatouage en hébreu sur la poitrine... autant d’arguments développés par la défense pour appuyer la thèse d’un détenu contraint de trafiquer. « Je suis désolé. Je n’ai pas pu gérer la situation et ça a dérapé », s’est excusé le détenu. Le tribunal présidé par Annie Bergougnou­s a suivi les réquisitio­ns. Le trafiquant devra ajouter 18 mois de prison.

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(Photo Michael Alesi)

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