MoDem: enquête ouverte sur des assistants parlementaires
Une enquête préliminaire a été ouverte, hier, sur des assistants parlementaires du MoDem, parti de François Bayrou, venant perturber un peu plus une campagne législative pas épargnée par les affaires, notamment Ferrand, sans affecter jusqu’alors la vague pro-Macron annoncée. Les législatives marquent ainsi une certaine continuité avec la campagne présidentielle, encore plus profondément marquée par les affaires, de François Fillon au FN. Un ex-collaborateur du MoDem a dénoncé cette semaine à la justice la réalité de son emploi comme assistant parlementaire d’un ancien eurodéputé, Jean-Luc Bennahmias. Allié à Emmanuel Macron depuis février, le parti centriste conteste et assure avoir respecté « toutes les règles ».
« Abus de confiance et recel de ce délit »
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « abus de confiance et recel de ce délit ». Elle va s’attacher à examiner d’autres cas, Radio France notamment ayant affirmé que « sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem ». La pression s’accroît sur le garde des Sceaux, resté président de cette formation. Interrogé ce vendredi en marge d’un déplacement dans le Limousin, le président Emmanuel Macron s’est refusé au moindre commentaire. « C’est ma pratique, elle sera constante sur ces sujets. Quand je viens sur un sujet que j’ai choisi, je parle du sujet que j’ai choisi. Je ne fais pas des commentaires d’actualité », a-t-il éludé. Jusqu’à présent, seuls deux eurodéputés MoDem étaient touchés par des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, Robert Rochefort et Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes et candidate aux législatives à Paris.
Ferrand toujours soutenu par Philippe
Une enquête préliminaire avait été ouverte en mars, les visant ainsi que 17 autres députés européens de tous bords (Brice Hortefeux, Michèle Alliot-Marie à droite, Edouard Martin, Yannick Jadot à gauche...). Plusieurs ont répliqué en portant plainte pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. L’eurodéputée du Front national Sophie Montel est à l’origine de cette procédure faisant figure de contre-attaque, alors que le parti frontiste et sa présidente Marine Le Pen sont eux-mêmes soupçonnés d’un recours à des emplois fictifs d’assistants au Parlement de Strasbourg. Autre ministre en lice, dans le Finistère, Richard Ferrand est aussi dans la tourmente. Cet ex-PS rallié de la première heure à Emmanuel Macron fait l’objet d’une enquête préliminaire, après la révélation fin mai par Le Canard enchaîné que les Mutuelles de Bretagne, lorsqu’il en était directeur général, avaient décidé en 2011 de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne. M. Ferrand, qui récuse toute irrégularité, a exclu de démissionner du gouvernement, soutenu par le Premier ministre tant qu’il n’est pas mis en examen. En première ligne alors que le chef de l’Etat se tient à l’écart de ces dossiers, Edouard Philippe fait aussi le dos rond à l’égard du MoDem. Il « ne croit pas » que la position du garde des Sceaux, qui va porter le texte phare sur le « rétablissement de la confiance dans l’action publique », « soit fragilisée ».