Pénalités et autres démêlés sportifs
Les pages « sports » d’un journal, quel qu’il soit – à l’exception de L’Équipe pour des raisons évidentes ! – attisent toujours les discussions entre les « pros » et les « anti ». Deux courriers, l’un du Var l’autre des Alpes-Maritimes, résument assez bien cette semaine, une problématique déjà traitée ici.
Dominique Etienne (Toulon) :
« Nous venons vous faire part de notre indignation à la découverte de la une de Var-matin de ce Lundi de Pentecôte. Plus de la moitié de cette page est destinée au RCT avec la photo d’un joueur effondré… pas parce qu’il y a eu un nouvel attentat à Londres mais parce que son équipe a perdu! Et ces deux mots, en titre: “Vraiment cruel”. C’est scandaleux! Car, si nous comprenons bien, le sort du RCT est plus important que celui des pauvres victimes. Douze pages sur le RCT ! Comme si la terre s’était arrêtée de tourner. Cela nous paraît complètement démesuré. On se croirait à L’Équipe... Tout le Var ne vit pas que pour le rugby. S’il n’y avait que ça comme tragédie, la vie serait bien douce ! Malheureusement... » Le directeur des rédactions adjoint, en charge des éditions du Var, Patrice Maggio ne manque pas de souligner que l’attentat de Londres, des faits au déroulement de l’enquête, a été traité au jour le jour et a occupé toute la place qui est due à pareille tragédie. Rappelons au passage, que lors de l’attentat du 14-juillet, à Nice, des lecteurs, certes peu nombreux, avaient estimé que le journal «en avait trop fait pendant trop longtemps », donnant ainsi « trop d’importance aux terroristes qui cherchent une vitrine » et plongeant la « population dans un état de stress néfaste. » Pour en revenir à la une incriminée, Var-matin étant, avant tout, un journal d’informations de proximité, il était normal que la priorité ait été donnée à la finale du championnat de France de rugby, dont le RCT était protagoniste. « Au-delà de l’aspect émotionnel – un simple résultat il
est vrai, qui intéresse toutefois, soit dit en passant, des milliers de personnes – il y a un aspect économique non négligeable qui dépasse le cadre strictement sportif », est-il encore souligné.
Antoine467 (Nice) se dit « fidèle lecteur du journal Nice-Matin » ,et porte à ce titre un regard acéré sur les pages sportives et notamment sur les agendas qui contiendraient des informations parfois fausses et incomplètes. Il précise : « Grand amateur de sports américains en général et de basket en particulier, je déplore que vous ne mettiez jamais les bonnes infos. Les affiches NBA ne sont jamais indiquées alors que se jouent actuellement les finales, ou alors elles sont annoncées le mauvais jour, comme le week-end dernier ! » Les affiches de Pro A sont également concernées puisqu’Antoine a remarqué que les rencontres ASVEL/Strasbourg et Châlon/Paris n’avaient pas été annoncées. Certes, mais il sera répliqué que chaque apparition des Sharks [les basketteurs d’Antibes, ndlr] dans leur salle donne lieu à une page le lendemain dans l’édition locale avec toutes les « stats » et autres réactions. La proximité, toujours. Un autre lecteur, Jacques D., de Cannes, s’interroge pour sa part de la parution irrégulière [à l’exception du RCT, ndlr] des résultats des différents championnats de rugby de la région qui, il est vrai, n’ont droit de cité que dans les pages locales, comme, par ailleurs, la pelote basque dont on ne retrouve les résultats des Cannois que dans l’édition de Cannes. Antoine467 conclut pour sa part : « Que dire du magazine NBA extra sur beIN SPORT qui n’est plus à l’antenne depuis une semaine mais que vous annoncez toujours dans vos colonnes ? » Il suggère : « En revanche, vous pouvez ne pas indiquer, au regard de l’abondance de l’actualité sportive actuelle, les émissions comme L’Équipe du soir ou Canal Football Club, on sait à quelle heure ça passe ! » Le mea culpa s’impose ! Avec un bémol toutefois: la « mondialisation » de l’actualité sportive sous tous les fuseaux horaires imaginables, la multiplication des disciplines retransmises en direct ou en différé, les changements de dernière minute imposés par les chaînes et les dirigeants quand le journal est déjà bouclé… rendent la tenue d’un agenda extrêmement complexe et donnent de l’amplitude à la marge d’erreur. Et, une fois encore, dans un quotidien régional c’est le sport local qui est privilégié, professionnel et amateur, des jeunes aux vétérans. « Dans ce domaine Nice-Matin / Var-matin demeure une référence », souligne la direction du service des sports en précisant qu’il est « matériellement impossible, sauf employer des moyens considérables et augmenter la pagination, de tout annoncer et de relater tous les résultats de toutes les disciplines. » Pour rester dans le domaine sportif et conclure sur une note positive, la parution des magazines, avec des illustrations fortes, relatant la saison du RCT, de l’AS Monaco et de l’OGC Nice a été appréciée à sa juste valeur. Ce sont des « collector » qui se trouvent encore en kiosque.