Le cambrioleur de la villa «La Luciole» a été extradé
La police serbe a procédé, à la demande du parquet de la Principauté, à l’arrestation d’un ressortissant roumain de 36 ans, Marius Bubutanu. Il a été interpellé dans ce pays d’Europe de l’Est le 8 mai 2017 et aussitôt extradé vers Monaco. La justice monégasque le soupçonne d’être l’auteur d’un audacieux cambriolage, commis le 23 février 2016, au troisième étage de la « Villa La Luciole », en haut de la rue Louis-Aureglia. S’il avait pu s’enfuir après le déclenchement de l’alarme, le monte-en-l’air avait été tout de même identifié par les enquêteurs grâce aux empreintes ADN relevées sur les lieux. L’individu, sans domicile ni emploi connus, ne s’était pas présenté, le mardi 7 février dernier, à l’audience du tribunal correctionnel. Célibataire et père d’un enfant, il avait toutefois été condamné par défaut à une peine d’un an d’emprisonnement ferme avec mandat d’arrêt.
« Aucune garantie »
C’est la raison pour laquelle il s’est retrouvé devant le tribunal correctionnel, menotté, afin que les juges statuent cette fois sur sa libération ou son maintien en détention, dans l’attente de son procès prévu le mardi 20 juin prochain, à 14 heures. Mais quelles garanties peut offrir le voleur ? Viendra-t-il à l’audience ? Ne cherchera-til pas à fuir de nouveau ? Aux questions judicieuses du président Florestan Bellinzona, le cambrioleur reconnaît qu’il peut subsister «uniquement grâce à la mendicité ». Puis, il admet des contacts «avec plusieurs foyers répartis sur les communes de Nice, Menton et Toulon où [il peut] être hébergé ». « J’ai aussi des liens avec des compatriotes qui sont prêts à m’accueillir. » La représentante du parquet général fait également part de ses doutes sur la bonne volonté de cet «Arsène Lupin » qui lui fait face. «Monsieur n’a aucune attache familiale forte ou sérieuse dans la région, relève le procureur Alexia Brianti. Il est sans travail et son casier judiciaire français fait mention de vols. Son nom apparaît également dans une procédure de recel de vols en France. N’oubliez pas qu’il a profité des ressources des délits commis et il a également troublé l’ordre public. L’ensemble justifie amplement son maintien en détention. » L’avocat Clyde Billaud reconnaîtra qu’il a « peu d’éléments pour défendre son client! Il est vrai qu’aucune garantie ne vient conforter une éventuelle libération. Essayez cependant de choisir une date d’audience la plus proche ».
Jugé dans une semaine
Dès lors, ce ressortissant roumain restera à la maison d’arrêt en attendant de s’expliquer devant les juges dans une bonne semaine. Croyait-il trouver un trésor facile à négocier auprès de ses habituels receleurs en escaladant l’immeuble bourgeois? Le volet métallique avait été forcé. Le cambrioleur n’y était pas allé de main morte. Il avait fait éclater la vitre du séjour et des bris de verre jonchaient une grande partie du sol. À terre, pince, tournevis, marteau et levier démontraient les véritables intentions du malfaiteur qui avait pris les jambes à son cou aux premiers hurlements de la sirène. Les experts avaient relevé plusieurs traces papillaires et, grâce à Interpol, l’identité du voleur apparaissait. Le prévenu n’avait jamais été entendu à Monaco. Il y a un début à toute chose…