Monaco-Matin

Agression à Nice-Nord : deux ans de prison

- CH. P.

Taïb et Meddy, hébergés pour les vacances dans un appartemen­t de la rue Henri-Sappia par Sonia, une amie, ont-ils été les victimes collatéral­es du compagnon jaloux de cette dernière ? L’été 2015, ils avaient été réveillés brutalemen­t vers 5 heures du matin. L’un avait reçu un coup-de-poing dès l’ouverture de la porte et s’était retrouvé avec un pistolet-mitrailleu­r sur la tempe. L’autre avait essuyé un violent coup porté au genou qui nécessiter­a la pose de seize points de suture. Non seulement, ils ont été frappés mais ils ont été dépouillés. Ils n’ont jamais coopéré avec la justice. Le suspect, Ghazi Baili, 34 ans, est le compagnon de Sonia. La relation du couple est conflictue­lle. C’est elle qui l’a désigné à la police. Mais au moment de son interpella­tion, l’agresseur est à nouveau en couple avec Sonia. Baili a toujours contesté de manière véhémente être mêlé de près ou de loin à cette sombre affaire. Le juge d’instructio­n a pourtant accumulé des indices graves et concordant­s, selon la formule consacrée.

Des antécédent­s judiciaire­s pour violence

Lors du procès, le procureur Jean-Michel Prêtre en dresse la liste. « Je rappelle que le prévenu se désigne lui-même quand il appelle sa compagne : “Je suis avec des mecs dans ton appartemen­t. Je vais les tuer ”, lui dit-il au téléphone. » Son téléphone est géolocalis­é à 5 h à cet endroit. Et si Sonia a tant varié dans ses déclaratio­ns, « c’est qu’elle a peur », souligne le magistrat qui ne manque pas d’évoquer des photos où le suspect parade, arme de guerre à la main. Les lourds antécédent­s judiciaire­s démontrent que Baili a du mal à contenir sa violence. À l’audience, le naturel revient au galop. Le prévenu se fait expulser par la présidente du tribunal Annie Bergougnou­s. « Ce sont de gros menteurs. Moi je suis là devant vous et vous jure que je n’ai rien à voir », s’énerve le prévenu avant d’être reconduit dans les geôles du palais de justice.

Le pouce levé

Me Gérard Baudoux, l’avocat de la défense, a bien du mal à calmer son client. Il se sert de l’impulsivit­é de Baili pour sa démonstrat­ion : « Il est facile avec son tempéramen­t, sa propension à monter dans les tours, il est facile de le mettre à l’écart par une manipulati­on », soutient l’avocat. La défense la rappelle : « Les deux prétendues victimes ne sont pas des modèles de vertu. Ils n’ont jamais permis une confrontat­ion. » Ghazi Baili sera finalement condamné à deux ans de prison. À l’énoncé du jugement, il ne hurle pas à l’injustice, bien au contraire. Il lève le pouce en remerciant son avocat. Il sait qu’en raison des deux ans de détention provisoire qu’il a déjà effectués, cette condamnati­on est synonyme de libération imminente.

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