Jardins maudits
Après les infiltrations, voilà que des traces de fer ont été décelées dans l’eau des Jardins d’Apolline. Le gouvernement déconseille aux résidants de la boire.
Lundi soir, les résidents des immeubles « Les Jardins d’Apolline» ont été informés d’une recommandation sanitaire de ne plus boire l’eau du robinet, ni de cuisiner avec. En revanche, l’eau reste utilisable pour l’hygiène corporelle, y compris le brossage des dents, l’entretien domestique et l’utilisation d’appareils électroménagers. Une situation qui découle des résultats d’analyses effectués sur des prélèvements d’eau qui ont fait apparaître de la turbidité et des taux de fer dépassant ceux fixés par les normes sanitaires. «Un principe de précaution », plaide Jean Castellini, conseiller de gouvernement-ministre de l’Économie, qui a fait le point sur ce dossier hier matin devant la presse. «Il n’y a pas de danger, nous appliquons des mesures de prévention. Notre souci est d’être réactif. »
« Pas de risque de toxicité aiguë »
Sur place, une résidente parle de « mauvaise surprise » quand elle a appris la nouvelle. Pour les résidents des Jardins d’Apolline, qui alternent entre inquiétude et colère, la coupe est pleine. Ils sont lassés des problèmes que rencontre leur résidence. « Cela fait des mois que nous réclamons une cellule interministérielle pour une action immédiate et un traitement
de fond du problème », plaide Franck Bruno, qui préside l’association des riverains. Car cette affaire est une étape supplémentaire dans l’épineux dossier des malfaçons de canalisation qui touche l’immeuble domanial du quartier de la Condamine depuis sa construction. Ces derniers mois, infiltrations d’eau, traces de moisissures, phénomènes d’eaux troubles et problèmes de canalisation ont rythmé le quotidien des 800 habitants de l’immeuble qui compte 237 appartements
répartis en quatre blocs. Certains ont d’ailleurs dû quitter plusieurs mois leur logement pour des travaux. La situation est aujourd’hui plus délicate. Mais le risque sanitaire majeur n’est pas à l’ordre du jour, assure le gouvernement. « Des résidus de fer ont été constatés dans plusieurs des prélèvements effectués dans les quatre bâtiments de la résidence. Des pourcentages supérieurs aux normes de potabilité mais en deçà des seuils critiques. Il n’y a pas de risque de toxicité aiguë », affirme Didier Gamerdinger,
conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et la Santé. En urgence, hier aprèsmidi, une distribution d’eau minérale a démarré pour les habitants. Une manière de pallier cette interdiction d’utilisation d’eau qui devrait durer quelques jours. D’ici la fin de la semaine, un système de filtration au début de chaque réseau d’eau des bâtiments doit être installé. Ainsi que des filtres à céramique à chaque robinet d’appartement pour retenir les impuretés. « Nous avons commandé ces filtres qui doivent être livrés
d’ici cinq jours et qui ont une durée de vie d’une année », continue Didier Gamerdinger. Une campagne de prélèvement pour suivre l’évolution du taux de fer dans l’eau avec ces adaptations est en cours. Le gouvernement a procédé aussi à des vérifications sur le bâtiment voisin d’Apolline, l’Helios, où des phénomènes de turbidité avaient été signalés. « Nous serons transparents sur ce dossier», promet Jean Castellini.