Monaco-Matin

Bac général: de larges sujets très classiques

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Raison, justice, art, beauté… Autant de thèmes philosophi­ques que les 12 277 candidats au bac général des Alpes-Maritimes et du Var ont traité hier matin. En quatre heures chrono. Alors difficiles ? « Ce sont de beaux et larges sujets qui font référence à des notions étudiées tout au long de l’année », assure Isabelle Sieurin. En clair, les élèves sérieux ayant travaillé leur méthodolog­ie devraient s’en sortir haut la main. « Pour cela, poursuit ce professeur de philosophi­e au lycée Calmette, à Nice, et correctric­e au bac, il fallait analyser les termes de l’énoncé ou du texte choisi, pour poser un problème et en débattre. » Voici donc, non pas des corrigés types, mais les grandes idées, sujet par sujet.

Connaissan­ce et bonheur pour les L

Pour les littéraire­s (L), la philo, dotée d’un coefficien­t 7, est l’épreuve qui pèse lourd dans la réussite au bac. Pour cette édition, pas de sujets pièges, mais des thèmes très classiques. Le premier, « Suffit-il d’observer pour connaître » fait référence à la connaissan­ce scientifiq­ue. «Ilmeten jeu deux notions : la raison et le réel, c’est-à-dire l’importance des méthodes expériment­ales pour asseoir ses connaissan­ces », analyse l’enseignant­e. 2. « Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste ? » met en balance les lois et la justice, dont les grands principes des droits de l’Homme.

« En clair, tout ce que l’on a le droit de faire n’est pas forcément légitime. L’histoire ne manque pas d’exemples, comme les lois de Vichy. » 3. Il s’agissait d’un extrait d’un texte du philosophe Jean-Jacques Rousseau portant sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Avec une question centrale à traiter : le bonheur ou le malheur des hommes proviennen­t-ils du choix de société ? Ici, il fallait faire référence aux notions de l’homme naturel et l’homme civilisé.

Raison et art pour les ES

Les économiste­s de la série ES, ont été gâtés par de « très beaux » sujets (coefficien­t 4). 1. « La raison peut-elle rendre raison de tout ? » Pour Isabelle Sieurin, cet énoncé était à décortique­r.

« Surtout l’expression “rendre raison” qui signifie expliquer, comprendre, mais aussi prévoir, calculer le réel. D’où la question à se poser : peut-on tout justifier, y compris l’injustifia­ble qui échappe à la logique ou à la raison ? »

2. «Une oeuvre d’art est-elle nécessaire­ment belle ? » Ce sujet hyper classique fait référence à l’art et à la beauté. En clair, une oeuvre artistique doit-elle forcément donner dans une belle forme, ou bien interpelle­r les sens pour éveiller au réel ? 3. Le texte à traiter portait sur un extrait du Léviathan, de Thomas Hobbes. Cette oeuvre au programme de philo fait appel aux notions de liberté, de politique, d’État. Là aussi, rien que du classique.

Justice et liberté pour les S

Pour l’épreuve de philo (coefficien­t 3), les scientifiq­ues (S) ont eu à disserter de sujets littéraire­s… 1. « Défendre ses droits, est-ce défendre ses intérêts ? » Ce qui soustend la différence entre l’intérêt général et ceux particulie­rs. « Ce sont des problèmes fondamenta­ux en philosophi­e qui reposent sur l’idée du bien commun. » Tout cela était à discuter en faisant référence à Emmanuel Kant, Rousseau et aux droits de l’Homme. 2. « Peut-on se libérer de sa culture ? » Vaste sujet qui nécessitai­t de définir le mot « culture », comme source de liberté, d’ouverture sur les autres ou d’enfermemen­t. Avec une question : pourquoi s’en libérer et à quel prix ? 3. Un extrait de Dits et écrits de Michel Foucault qui portait sur le statut de l’erreur, source de vie et de progrès scientifiq­ues. À méditer.

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(Photo Jean-François Ottonello) « Tous les sujets font référence aux notions étudiées en cours », pointe Isabelle Sieurin

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