Monaco-Matin

Richard Perrin: «On a besoin d’oxygéner la démocratie»

-

Le référent azuréen de La République en marche ! est un homme heureux. Pensez donc: huit candidats de son mouvement sont qualifiés pour le second tour dans les Alpes-Maritimes. Et tous ont une chance réelle, voire majeure pour certains, d’être élus. La tâche a priori la plus compliquée revient à Caroline Reverso-Meinietti, devancée au premier tour par Eric Ciotti dans la 1re circonscri­ption. Alors Richard Perrin insiste sur «la nécessité d’oxygéner la démocratie» ,sur «l’importance du combat face au Front national» et, par extension, «contre Eric Ciotti dont les positions sont proches du FN». A contrario, il invite à «soutenir Marine Brenier», la candidate LR-estrosiste, dans la seule circonscri­ption où En marche! est absent du second tour.

Au regard des incroyable­s résultats de vos candidats dans le départemen­t, regrettez-vous de ne pas vous être présenté ? Pas du tout. Je n’ai pas eu le souhait, dès le départ, de me présenter. Je n’ai donc aucun regret. Au contraire, je suis heureux pour tous nos candidats. Ce résultat m’a bien sûr surpris. Nous sommes en train de vivre un changement de logiciel. Ceci étant, c’est surtout une cohérence par rapport au vote de la présidenti­elle. Les Français ont besoin d’avoir une majorité qui soutienne les réformes attendues depuis longtemps.

Ce vote-réflexe, pour des candidats quasi inconnus, n’est-il pas quand même totalement irrationne­l ? Il y a toujours quelque chose d’irrationne­l dans un vote. Plusieurs paramètres entrent en jeu. Moi, j’ai beaucoup de difficulté à me dire qu’être inconnu est un handicap. Énormément de Français souhaitent un renouvelle­ment du personnel politique. Et comment voulez-vous le renouveler si, quand vous présentez des nouvelles têtes, on leur intente un procès en légitimité ? Le renouvelle­ment en cours passe forcément par des personnali­tés moins identifiée­s. Nos candidats répondent aux attentes des Azuréens qui souhaitent donner une majorité au Président. Aux législativ­es, on vote à la fois pour quelqu’un et pour un projet politique. C’est l’équation qui a placé nos candidats en tête dans quantité de circonscri­ptions.

Déjà deux ministres dans la tourmente en un mois. Quand on prétend moraliser Deux enquêtes sont en cours, personne n’est mis en examen. Attendons de voir, ce ne sont que des accusation­s qui sont portées pour le moment. On fait à En marche ! un reproche qui n’a pas lieu d’être. Ce sont en fait les mouvements d’opposition qui sont trop faibles. Mais une majorité, qu’elle soit de plus dix ou de plus cinquante députés, c’est la même chose. On veut juste ne plus revoir des frondeurs qui empêcherai­ent le gouverneme­nt d’avancer. Pour cela, chaque candidat a signé un contrat avec la nation sur la base du projet d’Emmanuel Macron. Et à partir du moment où l’un d’eux ne serait plus d’accord avec ce contrat, il ne ferait plus partie de la majorité. RECUEILLI PAR TH. PRUDHON

 ??  ?? Aviez-vous imaginé que vos candidats parviennen­t à un tel résultat dans les Alpes-Maritimes? la vie politique, ce n’est pas un signal terrible… Une vague de députés très peu aguerris et sans assise locale ne va-t-elle pas encore affaiblir l’Assemblée...
Aviez-vous imaginé que vos candidats parviennen­t à un tel résultat dans les Alpes-Maritimes? la vie politique, ce n’est pas un signal terrible… Une vague de députés très peu aguerris et sans assise locale ne va-t-elle pas encore affaiblir l’Assemblée...

Newspapers in French

Newspapers from Monaco