La princesse Stéphanie fête la Maison de vie
La princesse Stéphanie s’est rendue à Carpentras pour l’anniversaire de l’établissement qu’elle a imaginé et impulsé en 2010, comme lieu de repos pour les personnes vivant avec le VIH
C’était en juin 2010. Après des années de démarches et de levées de fonds, la Maison de vie de l’association Fight Aids Monaco ouvrait ses portes à Carpentras. Un établissement imaginé comme un havre de paix et de repos pour des personnes vivant avec le VIH. Le lieu a été voulu comme une maison de famille où l’on viendrait prendre quelques vacances. Sept ans après son ouverture, comme elle le fait régulièrement, la princesse Stéphanie s’est rendue jeudi à Carpentras, avec sa fille cadette Camille, à la rencontre de l’équipe et des résidents du moment. Comment s’est déroulé cet anniversaire? Comme d’habitude, c’était très joyeux. Un moment d’échange avec de belles personnes. Ce qui me prouve à chaque fois que nous avons bien fait de nous battre pour que cette maison existe. Depuis sa création, nous avons accueilli un millier de personnes. Tous les séjours sont complets. Les gens viennent pour se reposer, redémarrer et regagner confiance en eux.
Certains reviennent faire des séjours réguliers ? Oui, il est arrivé ces dernières années que des personnes reviennent faire un séjour à la Maison de vie. Parfois même sur les conseils de leurs médecins
qui prescrivent deux semaines dans notre établissement plutôt qu’une boîte d’antidépresseurs ! L’important pour les personnes vivant avec le VIH, est de voir qu’ils ne sont pas seuls. Beaucoup s’isolent avec cette maladie et, en venant à Carpentras, ils retissent un lien humain, et peuvent échanger entre eux. Personne d’autre ne peut mieux comprendre les souffrances d’une personne séropositive qu’une autre personne séropositive. Depuis cette année, la Maison de vie a montré son efficacité et sa nécessité. Et pourtant personne ne s’est inspiré de votre idée pour ouvrir un établissement similaire en Europe? Je crois que personne n’en a eu le courage (rires). C’est un établissement lourd à gérer. Heureusement, il y a sur place une équipe formidable autour du directeur Didier Rouault. C’est eux qui font le succès de cet endroit et cultivent cette ambiance conviviale.
L’été approche, une période où la contamination du sida est toujours en pic. Fight Aids Monaco sera sur le pont ? Nous essayons de planifier une nouvelle journée avant l’été de tests de dépistage rapide, avant notre gala le juillet. Ce que nous voulons, c’est mobiliser autour de la prévention. Certains pensent que le sida se soigne, je dis que le mieux est de ne pas tomber malade. Et le préservatif encore aujourd’hui est le seul rempart. Nous n’avons
que ça en attendant. À % aujourd’hui, le sida n’est pas une fatalité. On a le choix ou pas de tomber malade.
Vous répétez ce message depuis longtemps. Malheureusement, les mentalités évoluent toujours doucement… La prise de conscience doit être globale. Si on a un doute, il ne faut pas hésiter à se faire dépister, car avec un traitement on n’est plus contaminant et on ne fait plus courir de risque. Il ne faut pas avoir honte de faire
un test de dépistage. Parfois, j’ai l’impression que l’on régresse sur la discrimination. Certains jeunes n’osent pas faire un test ou acheter un préservatif. Alors qu’il faut les soutenir et les accompagner. Il en est de même pour les personnes vivant avec le VIH, souvent rejetées par la société, sans compassion. Je l’ai dit et je le redis, le sida ne s’attrape pas avec un sourire.