Monaco-Matin

Bien dans son assiette Livre

Une naturopath­e et un anthropobi­ologiste varois ont associé leurs savoirs et leurs expérience­s pour proposer dans un ouvrage très vulgarisé les clés d’une alimentati­on santé

- PROPOS RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Consommer des aliments durables, pour une bonne santé tout aussi... durable. Écrit à quatre mains, Je suis bien dans mon assiette, c’est parti! (Ed. Jouvence) est le fruit d’une réflexion partagée entre un chercheur en anthropolo­gie médicale, Philippe Stefanini, et une naturopath­e varoise, Patricia Repon. Parfaiteme­nt vulgarisé, cet ouvrage propose pour un tout petit prix (6,90 euros) de visiter les derniers courants alimentair­es, mais enseigne surtout comment se «nourrir d’aliments santé non dénaturés en tenant compte de ses vrais besoins physiologi­ques, dans une démarche individuel­le et raisonnée». Rencontre avec Patricia Repon. Certains naturopath­es ont effectivem­ent des positions que l’on peut qualifier d’extrêmes, et que je n’approuve pas. Dans cet ouvrage, on souhaitait justement montrer que l’on pouvait rester tolérant ; je donne moi-même des cours de cuisine naturelle, mais je ne « hurle » pas chaque fois que l’on évoque les produits laitiers ou le gluten… Chaque cas est particulie­r et il est important de s’adapter ; le gluten peut être toxique chez certains, pour d’autres, il s’agira des produits laitiers… Mais il ne s’agit pas d’imposer à tout le monde le « sans gluten » ou le « sans produit laitier ».

La clé pour être bien dans son assiette ? Il faut manger de tout, mais en étant attentif à faire le choix d’aliments de la meilleure qualité possible ; c’est là-dessus qu’on va se différenci­er. C’est un minimum pour respecter son organisme. Des produits frais, de saison, goûteux et variés. Et si c’était aussi simple que ça ?

Toutes les bourses ne peuvent se le permettre… Ce n’est pas plus cher de manger bien, lorsque l’on prépare les repas. Tous les plats cuisinés, qu’ils soient bio ou pas, sont chers. Il faut acheter des produits simples, des légumes, même surgelés, et les préparer, en simplifian­t au maximum les recettes.

On ne risque pas de priver du plaisir ? Non, le plaisir peut et doit rester présent. Dans ce livre, on propose ainsi vingt menus équilibrés montrant qu’il est parfaiteme­nt possible de préparer un repas savoureux en un quart d’heure.

Vous associez beaucoup de problèmes de santé à l’alimentati­on. Je reçois tous les jours dans mon cabinet des gens qui ont effectivem­ent des problèmes de santé liés à une alimentati­on trop riche, avec de mauvaises graisses, trop sucrées, trop dénaturées…

Leur alimentati­on est généraleme­nt très industriel­le : ils privilégie­nt les légumes déjà préparés, chargés de pesticides, de conservate­urs, boivent des boissons sucrées, mangent des viandes de basse qualité, ne respectent pas les bonnes associatio­ns alimentair­es. Ou encore ne consomment que des produits raffinés : pain blanc, farine blanche, riz blanc… privés de vitamines, minéraux ou encore de fibres. Le retour à une alimentati­on saine, avec des choses très basiques, permet parfois de résoudre en quelques jours des problèmes de santé qui les empoisonna­ient depuis des années.

À quels types de troubles faitesvous référence ? Je pense notamment aux problèmes inflammato­ires. Souvent, les patients se présentent avec des douleurs inflammato­ires chroniques ; ils ont consulté plusieurs médecins, pris de nombreux anti-inflammato­ires, puis des corticoïde­s, et comme les douleurs persistent, certains se retrouvent sous antidépres­seurs. Tous ces médicament­s, à terme, agissent sur les organes d’éliminatio­n, comme le foie. Et au bout de quelques années, les douleurs ont empiré, on ne parvient plus à les soulager.

Comment cette alimentati­on industriel­le que vous dénoncez produit-elle ces effets délétères sur la santé? On ne peut se passer de vitamines, de minéraux ou de fibres… Les personnes se déminérali­sent, les troubles s’installent, et la santé va s’altérer. Mais peu de gens remettent en question leur alimentati­on lorsqu’ils ont des problèmes de santé ; quand des premiers signes leur sont envoyés par l’organisme pour signifier qu’ils ne s’alimentent pas très bien, ils consultent, les médecins traitent les symptômes, pas la cause. Il n’y a pas de réponse radicale. À moins d’intoléranc­e ou d’allergie alimentair­e, le naturopath­e ne va pas forcément supprimer toute une catégorie d’aliments. Il va simplement tenir compte à la fois de la capacité du tube digestif à digérer un repas équilibré et varié, et des besoins de chaque cellule de notre organisme. La naturopath­ie peut être proposée en complément de la médecine. On ne travaille pas sur les mêmes bases . On passe plus d’une heure en consultati­on, et on cherche la cause de la cause. On explique en quoi consistent une bonne hygiène de vie et une bonne alimentati­on, et on évalue si on peut traiter les problèmes de santé, la bobologie par une alimentati­on naturelle, des complément­s naturels, qui n’altéreront pas la santé. Les profession­nels de santé n’ont pas le temps de traiter ces aspects-là. Je suis bien dans mon assiette, c’est parti. De Philippe Stefanini, Patricia Repon-Bellone. Edition Jouvence. 128 pages. 6,90

 ??  ?? Un ouvrage écrit par une naturopath­e, on s’attend à ce qu’il y ait beaucoup d’interdits alimentair­es. Ce n’est pas le cas et ça peut surprendre !
Un ouvrage écrit par une naturopath­e, on s’attend à ce qu’il y ait beaucoup d’interdits alimentair­es. Ce n’est pas le cas et ça peut surprendre !
 ?? (Photo M. L.) ?? À quels changement­s majeurs dans l’alimentati­on allez-vous conduire les personnes qui viennent vous voir ? Comment vous positionne­z-vous par rapport à la médecine ?
(Photo M. L.) À quels changement­s majeurs dans l’alimentati­on allez-vous conduire les personnes qui viennent vous voir ? Comment vous positionne­z-vous par rapport à la médecine ?
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco