Bien dans son assiette Livre
Une naturopathe et un anthropobiologiste varois ont associé leurs savoirs et leurs expériences pour proposer dans un ouvrage très vulgarisé les clés d’une alimentation santé
Consommer des aliments durables, pour une bonne santé tout aussi... durable. Écrit à quatre mains, Je suis bien dans mon assiette, c’est parti! (Ed. Jouvence) est le fruit d’une réflexion partagée entre un chercheur en anthropologie médicale, Philippe Stefanini, et une naturopathe varoise, Patricia Repon. Parfaitement vulgarisé, cet ouvrage propose pour un tout petit prix (6,90 euros) de visiter les derniers courants alimentaires, mais enseigne surtout comment se «nourrir d’aliments santé non dénaturés en tenant compte de ses vrais besoins physiologiques, dans une démarche individuelle et raisonnée». Rencontre avec Patricia Repon. Certains naturopathes ont effectivement des positions que l’on peut qualifier d’extrêmes, et que je n’approuve pas. Dans cet ouvrage, on souhaitait justement montrer que l’on pouvait rester tolérant ; je donne moi-même des cours de cuisine naturelle, mais je ne « hurle » pas chaque fois que l’on évoque les produits laitiers ou le gluten… Chaque cas est particulier et il est important de s’adapter ; le gluten peut être toxique chez certains, pour d’autres, il s’agira des produits laitiers… Mais il ne s’agit pas d’imposer à tout le monde le « sans gluten » ou le « sans produit laitier ».
La clé pour être bien dans son assiette ? Il faut manger de tout, mais en étant attentif à faire le choix d’aliments de la meilleure qualité possible ; c’est là-dessus qu’on va se différencier. C’est un minimum pour respecter son organisme. Des produits frais, de saison, goûteux et variés. Et si c’était aussi simple que ça ?
Toutes les bourses ne peuvent se le permettre… Ce n’est pas plus cher de manger bien, lorsque l’on prépare les repas. Tous les plats cuisinés, qu’ils soient bio ou pas, sont chers. Il faut acheter des produits simples, des légumes, même surgelés, et les préparer, en simplifiant au maximum les recettes.
On ne risque pas de priver du plaisir ? Non, le plaisir peut et doit rester présent. Dans ce livre, on propose ainsi vingt menus équilibrés montrant qu’il est parfaitement possible de préparer un repas savoureux en un quart d’heure.
Vous associez beaucoup de problèmes de santé à l’alimentation. Je reçois tous les jours dans mon cabinet des gens qui ont effectivement des problèmes de santé liés à une alimentation trop riche, avec de mauvaises graisses, trop sucrées, trop dénaturées…
Leur alimentation est généralement très industrielle : ils privilégient les légumes déjà préparés, chargés de pesticides, de conservateurs, boivent des boissons sucrées, mangent des viandes de basse qualité, ne respectent pas les bonnes associations alimentaires. Ou encore ne consomment que des produits raffinés : pain blanc, farine blanche, riz blanc… privés de vitamines, minéraux ou encore de fibres. Le retour à une alimentation saine, avec des choses très basiques, permet parfois de résoudre en quelques jours des problèmes de santé qui les empoisonnaient depuis des années.
À quels types de troubles faitesvous référence ? Je pense notamment aux problèmes inflammatoires. Souvent, les patients se présentent avec des douleurs inflammatoires chroniques ; ils ont consulté plusieurs médecins, pris de nombreux anti-inflammatoires, puis des corticoïdes, et comme les douleurs persistent, certains se retrouvent sous antidépresseurs. Tous ces médicaments, à terme, agissent sur les organes d’élimination, comme le foie. Et au bout de quelques années, les douleurs ont empiré, on ne parvient plus à les soulager.
Comment cette alimentation industrielle que vous dénoncez produit-elle ces effets délétères sur la santé? On ne peut se passer de vitamines, de minéraux ou de fibres… Les personnes se déminéralisent, les troubles s’installent, et la santé va s’altérer. Mais peu de gens remettent en question leur alimentation lorsqu’ils ont des problèmes de santé ; quand des premiers signes leur sont envoyés par l’organisme pour signifier qu’ils ne s’alimentent pas très bien, ils consultent, les médecins traitent les symptômes, pas la cause. Il n’y a pas de réponse radicale. À moins d’intolérance ou d’allergie alimentaire, le naturopathe ne va pas forcément supprimer toute une catégorie d’aliments. Il va simplement tenir compte à la fois de la capacité du tube digestif à digérer un repas équilibré et varié, et des besoins de chaque cellule de notre organisme. La naturopathie peut être proposée en complément de la médecine. On ne travaille pas sur les mêmes bases . On passe plus d’une heure en consultation, et on cherche la cause de la cause. On explique en quoi consistent une bonne hygiène de vie et une bonne alimentation, et on évalue si on peut traiter les problèmes de santé, la bobologie par une alimentation naturelle, des compléments naturels, qui n’altéreront pas la santé. Les professionnels de santé n’ont pas le temps de traiter ces aspects-là. Je suis bien dans mon assiette, c’est parti. De Philippe Stefanini, Patricia Repon-Bellone. Edition Jouvence. 128 pages. 6,90