Monaco-Matin

Amavi en visite

En vacances sur Nice, Jordan Amavi revient sur sa saison à Aston Villa et ses envies de départ. L’ancien joueur du Gym est ambitieux

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE

Jordan, vous profitez du soleil ? Oui (rires). J’en profite un peu car il n’y en a pas beaucoup à Birmingham. Là, je joue au football, je vais à la plage, je suis avec mes amis. Quand on joue à l’étranger, c’est important de revenir chez soi. Je suis de Toulon, j’ai été formé à Nice, donc je fais la navette entre les deux.

Vous sortez d’une saison pleine avec Aston Villa en Championsh­ip, la première depuis votre grave blessure. Quel bilan en tirez-vous ? C’était une saison compliquée, la première depuis mon opération du genou où j’ai dû arrêter le football pendant  mois. J’ai joué beaucoup de matches, j’avais besoin d’enchaîner les minutes, de retrouver mes sensations. De ce point de vue, c’est une saison importante. J’ai commencé très fort puis j’ai eu un petit coup de mou, c’est normal après une si longue blessure. Le football anglais est très intensif mais j’ai pu profiter de stades pleins, même en D. C’est tout le temps plein, c’est magnifique, il faut se battre jusqu’à la dernière minute. On a, par exemple, pris beaucoup de buts après la e minute car les équipes ne renoncent jamais.

Avez-vous retrouvé toutes vos sensations ? Je n’ai plus aucune appréhensi­on, j’ai retrouvé toutes mes sensations, je suis à %.

Quel est le niveau de la D anglaise ? De France, on résume parfois ça à du jeu long et du combat... C’est le cas (sourire). Il y a des équipes capables de jouer au ballon mais sur certains matches il faut aller au charbon. Ça joue long, ça rentre dedans, on ne joue pas au ballon alors il faut s’adapter. C’est un championna­t à  équipes, vous jouez deux fois par semaine, c’est usant.

Vous avez dû traverser des moments de doute avec votre blessure. Comment avez-vous surmonté cette épreuve ? C’est le métier, c’est comme ça. Ma famille m’a beaucoup soutenu même si, au début, c’est compliqué. Il faut digérer la blessure et garder le moral. J’étais en rééducatio­n à Saint-Raphaël et j’ai vu un mec de mon âge qui avait pris la décision de se faire amputer la jambe. Ça fait réfléchir car au fond je n’avais rien. Avec le temps, on va de mieux en mieux, je travaille pour revenir à mon meilleur niveau mais surtout, ça m’a endurci.

Pour l’instant, vous devez reprendre avec Aston Villa ? La reprise est prévue le er juillet. On verra ce qui va se passer ensuite... J’ai un préparateu­r physique personnel pour être prêt à toute éventualit­é.

Votre nom circule dans certains projets ambitieux en France, que ce soit Marseille, Monaco voire Nice. Où en êtes-vous concernant votre avenir ? On a discuté avec Aston Villa, j’ai été réglo avec eux, le club l’a été en retour. Si je dois partir, il n’y aura aucun problème. J’ai des ambitions, j’ai envie de jouer l’Europe, dans un club qui joue sur tous les tableaux. Le mercato est encore long, il faut être patient. J’ai  ans, j’étais venu en Angleterre pour jouer en Premier League, peut-être que si le club était remonté cette saison, mon discours aurait été différent. On ne remonte pas (Aston Villa a terminé e, NDLA) et je souhaite partir. J’ai été placé sur la liste des transferts.

Vous avez des pistes ? Un championna­t privilégié ? Il y a des clubs qui viennent se renseigner, on discute même s’il n’y a encore rien de concret. J’aime beaucoup la Premier League, c’est un championna­t qui me plaît assez mais je suis ouvert à d’autres pays. Si le challenge sportif est intéressan­t, je vais foncer, je ne vais pas réfléchir.

On a parlé de vous à l’Atlético Madrid, la décision de justice leur interdisan­t tout recrutemen­t jusqu’en janvier  a dû venir jusqu’à vos oreilles... Oui mais malgré tout, ça fait plaisir. J’ai été arrêté neuf mois, je joue en D anglaise et des clubs prestigieu­x s’intéressen­t quand même à moi. C’est flatteur. Cela montre, quelque part, que je n’ai rien perdu de mes qualités.

On imagine que vous avez suivi de près la saison de Nice, quel regard portez-vous sur l’évolution de votre club formateur ? Je suis vraiment content pour eux. Le club avance, c’est très valorisant et c’est mérité. Et des jeunes continuent de sortir, c’est positif. Cela récompense le travail effectué en interne.

Êtes-vous toujours en contact avec certains joueurs du club ? Oui, Mouez (Hassen), Alass’ (Plea), Wylan (Cyprien), Cardi (Cardinale), Val’ (Eysseric). J’ai souvent des joueurs, on est resté très proche.

Claude Puel vient de se faire licencier après une saison à Southampto­n. Quels souvenirs gardez-vous de lui ? A Nice, on disait que c’était mon père (rires). Je m’entendais bien avec lui. Il n’a jamais douté de moi, il m’a conseillé et je pense lui avoir rendu sur le terrain.

D’ici peu, le Gym va prendre possession de son nouveau centre d’entraîneme­nt. Certains disent que c’est votre transfert à Aston Villa qui a permis cet investisse­ment. Est-ce une fierté d’avoir pu, en quelque sorte, aider votre club formateur à grandir ? C’est une immense fierté car je n’ai pas pu rendre au club tout ce qu’il m’a apporté en réalisant une belle saison collective mais j’ai pu les aider, avec ce transfert, à avancer.

Une nouvelle génération est en train d’arriver en équipe de France, vous avez évolué avec tous ces garçons en Espoirs. Les Bleus, est-ce un objectif ? Oui, toujours. J’ai joué avec certains en Espoirs, donc cela montre que la porte est ouverte. A moi de faire ce que j’ai à faire et on verra la suite. Cela montre aussi que la France est sans doute l’un des pays qui forment le mieux. Les Bleus, c’est loin mais ça peut dépendre du club où je vais jouer, ça peut m’aider. Pour prétendre aux Bleus, il faut être dans un club qui joue l’Europe et être bon.

J’ai envie de jouer l’Europe”

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco