Monaco-Matin

Deluxe: «La moustache? C’est parce qu’avec les filles ça ne marchait pas»

- PROPOS RECUEILLIS PAR LOU DAVID

Voilà dix ans que le groupe Deluxe originaire d’Aix-en-Provence, arpente les scènes françaises et du monde entier. Après la sortie de leur album Stacheligh­t en 2016, avec des featurings avec les rappeurs d’IAM et -M-, rien ne semble arrêter cette bande de potes déjantés. Entretien avec Kaya, musicien moustachu du groupe. On est des amis du lycée et pour certains, depuis la primaire et le collège. La chanteuse Liliboy a, elle, rejoint le groupe il y a sept ans. On est avant tout des amis, et au lieu de passer du temps en faisant du skate, on s’est dit : «On va faire de la musique pour rigoler ». De fil en aiguille, c’est devenu une passion avant d’être notre métier.

On dit que votre nom de groupe vient d’une histoire de barbecue. C’est vrai? C’est tout à fait vrai ! (rires) .Onest des fans de barbecue, déjà pour les saucisses et les grillades et puis pour les copains. On a beaucoup fait ça au début de notre amitié, on se retrouvait tous ensemble. Il y avait un barbecue qui s’appelait Deluxe et qu’on n’a jamais pu s’acheter, on s’est donc appelé comme ça : le groupe Deluxe.

Vous composez vos musiques à six. Ce n’est pas un peu compliqué ? Non, on compose tous les six et on arrive à trouver chacun dans son coin des petites idées. On finit par se retrouver pour se dire, « j’ai fait ci, j’ai fait ça ». À six, on se met tous sur un morceau et puis on essaie, on découpe, on recommence, on laisse tomber. C’est difficile parfois mais jamais conflictue­l. On a commencé dans la rue car on ne voulait pas de nous dans les bars. Et finalement grâce à ça, on a pu capter le public. On a aussi pu faire des mariages, des soirées privées et des petits concerts dans des bars, puis des petits festivals. De fil en aiguille, on est devenus intermitte­nts et on a été sous label.

Sur votre chaîne YouTube, vous continuez pourtant à faire des concerts acoustique­s dans les rues… Quelque part c’est de là que l’on vient. C’est quelque chose qui nous plaît beaucoup, ça a un côté un peu atypique de faire des concerts comme ça. Après, on ne le fait pas aussi souvent qu’on le voudrait, mais je pense qu’on va y retourner.

Y a-t-il une date qui vous ait marqué depuis vos débuts ? (Hésitation­s). Il y en a une, c’était notre premier Olympia à Paris. On avait demandé à Matthieu Chedid, avec qui on a fait deux featurings sur notre dernier album et aussi à Akhenaton et Shurik’n d’IAM de venir sur scène avec nous. Ils ont accepté, c’était un grand honneur pour nous. Malheureus­ement, il y a eu les attentats de Paris cinq jours avant, il y a eu une grande discussion : on le fait ou non. Et on l’a fait, c’était très fort pour nous comme pour le public. Elle est vraiment à part, cette date-là.

Sur votre album, il y a un duo avec IAM, Pas trop intimidant­e comme rencontre ? Ah si carrément, on est des grands fans en plus. C’était intimidant mais, pour l’anecdote, on vient d’Aix-en-Provence et eux de Marseille, on vit à côté mais on s’est rencontrés en Chine pour la fête de la musique il y a trois ans. On était en train de préparer l’album et on leur a dit : « On est des supers fans, est-ce que ça vous dirait de faire un featuring?» Ils ont accepté, le mélange s’est fait, et c’était incroyable.

Vous êtes cinq garçons moustachus, pourquoi la moustache comme emblème ? La moustache c’est parce qu’avec les filles ça ne marchait pas bien. Et quand notre chanteuse Liliboy est rentrée dans le groupe, elle nous a dit « mais les mecs, pourquoi vous ne vous faites pas pousser la moustache ? » On l’a fait. Non… Mais on l’a gardé ! Elle n’est pas obligatoir­e, mais ça nous fait toujours plaisir de voir ces petits clins d’oeil de la part du public, quand certains viennent avec des vrais ou fausses moustaches.

Mercredi 21 juin, à 21 heures. Port Hercule, à Monaco. Gratuit. Rens.00.377.93.10.12.10.www.espaceleof­erre.mc

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