Monaco-Matin

En Corse avec Jean Reno, aux Bahamas avec 

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Tourner avec Jean Reno, c’est comment ? Il est extraordin­aire. Après L’Enquête corse, nous avons de nouveau été partenaire­s dans Antigang. La chose hallucinan­te, c’est que je n’étais plus sa soeur mais… sa maîtresse. Jean a eu beaucoup de mal car pendant de nombreuses années, dans les festivals et partout où il nous arrivait de nous croiser, nous nous considério­ns comme frère et soeur. Son agent a fini par lui rappeler que tout ça n’était jamais qu’un rôle de cinéma et a insisté : « Jean, réveilleto­i, il faut vraiment que tu l’embrasses ! » Après quoi tout s’est bien passé. Jean Reno, c’est un mythe. Surtout en Asie. J’ai passé avec lui trois jours en Chine, c’était impression­nant de voir comment les gens étaient fous de lui. Là-bas, c’est une légende.

Quel souvenir de James Bond? Immense ! Casino Royale, c’est le plus grand cadeau de ma vie. Je ne sais pas si beaucoup de gens le savent, mais la veille du casting, à Rome, j’ai fait une chute de cheval qui m’a laissée paralysée. A  h, après toute une journée à l’hôpital, j’ai appelé mon agent pour lui expliquer que j’étais bloquée au lit. Ma mère a débarqué de Sardaigne et, en me voyant, m’a dit : « Mais tu vas très bien, chérie ! » Je lui ai expliqué que je ne pourrais pas aller au casting pour James Bond, elle m’a répondu qu’il n’était pas question de manquer ça. Avec des injections de morphine, et en troquant jupe et talons contre un pantalon très large et des baskets, j’y suis allée. Je me suis assise et je n’ai plus bougé. En repartant à la vitesse d’un escargot, j’ai entendu cette ultime question de la directrice de casting ! « Au fait, tu sais monter à cheval ? »

Cette chute vous a porté chance? J’ai su par la suite que mon bassin s’était déplacé et que j’avais une côte cassée. Finalement, un ostéopathe m’a tout remis en place et un gros entraîneme­nt a fait l’affaire. Quand vous reverrez la séquence sur la plage, avec mon bikini vert sur ce cheval magnifique, Max, qui avait dix-huit ans et, malheureus­ement, n’est plus de ce monde, vous penserez à moi…

Sur le plateau, pas trop d’ego? Casino Royale était le premier James Bond avec Daniel Craig. Je suis arrivée au tout début du film, quand la presse le détruisait en affirmant qu’il n’était pas fait pour ce rôle. Il n’était pas tellement à l’aise, la pression était énorme. Aujourd’hui, on sait qu’il a dépoussiér­é James Bond en donnant une nouvelle énergie.

Vous aviez fait connaissan­ce dans une exposition d’écorchés. Drôle d’endroit pour une rencontre! C’était à Prague, dans l’exposition Body Worlds : des sculptures d’animaux et d’être humains, à partir de véritables corps. Ce que l’on voit d’ailleurs dans Casino Royale. Très impression­nant : là aussi, j’ai fait quelques cauchemars !

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