Pique-nique toqué du coeur pour les enfants malades
L’opération « Un jouet = un déjeuner » organisée, hier, aux Arènes de Cimiez par les « Harley du coeur » et les « Toques brûlées », a permis de récolter plus de 500 jouets pour les petits malades
C’est un déjeuner sur l’herbe aux Arènes de Cimiez, un déjeuner sur l’air de la générosité, où nappe à carreaux rime avec cadeau pour les enfants malades. C’est un dimanche où le coeur bat un peu plus fort… Il faut dire que l’opération «Un jouet = un déjeuner», qui se tenait hier pour la quatrième année, est organisée par des fous d’amour pour les autres, des givrés de la solidarité, des vrombissants du sentiment: les «Harley du coeur» et les «Toques brûlées».
Gâteau contre trottinette
«L’idée est de partager un moment en famille et entre amis, un pique-nique du dimanche, en faisant une bonne action», explique Angélique Alasta des Harley. «Chacun vient avec un jouet neuf et reçoit en échange un repas quatre étoiles concocté par les grands chefs des ” Toques brûlées ” : David Faure, Gilles Ballestra ou encore Bruno Laffargue de Mic mac macaron». Le quartier de la Libération n’a jamais aussi bien porté son nom. Et, c’est hier, au coeur de la place De-Gaulle que le premier président de la Cinquième république a été honoré. L’homme. Son legs. Son acte historique avec l’Appel du 18 juin 1940. C’est ce discours passé sur les ondes de la BBC il y a 77 ans qui a été commémoré. Ambiance solennelle dès la prise de parole de Marie-Christine Fix, déléguée de l’échelon départemental de la fondation de la France Libre. Puis très vite, l’émotion se Une soupe au pistou, des travers de porc et un gâteau au chocolat et aux fraises contre une trottinette, une poupée ou un costume de Spiderman… propage dans l’assistance formée d’une centaine de personnes. « Cette cérémonie est poignante. Elle sert à transmettre à la jeune génération la douleur partagée, la guerre, les souffrances mais aussi la libération de tout un pays, sa liberté », commente Eric, Niçois de 51 ans, installé dans le public. Et justement, la nouvelle génération prend le relais. Une voix résonne. Celle du jeune Eloi Chapelin, lauréat départemental du concours national de la Résistance et de la déportation. Il lit l’Appel du 18 juin 1940. Mot Ce pique-nique, qui «mixe des gens de tous horizons et de toutes générosités», s’enthousiasme le président des Harley Claude Abejan, a permis de récolter plus de 500 jouets qui seront pour mot. Des mots, encore. Ceux de Georges-François Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes. « Malgré la débâcle, malgré la peur, le mensonge, la répression, des hommes et des femmes se dressent, et les voici disant non à l’Occupation. Non à l’humiliation, non au mépris de nos valeurs les plus sacrées » prononce-til. Un discours écrit par la ministre des Armées, Sylvie Goulard. 1. En présence, notamment, de GeorgesFrançois Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, président du Département ; Christian Estrosi, maire de Nice et de nombreuses personnalités de la classe politique locale. distribués d’ici à une quinzaine de jours aux services pédiatriques de l’Archet 2 et du centre Antoine Lacassagne. Aller offrir ces jouets aux petits malades dans leur chambre d’hôpital, «ce n’est pas comme envoyer de l’argent à une association lointaine», poursuit Claude Abejan. C’est autre chose. De près, de chaud, de douloureux un peu aussi. Ça vient du coeur.
Des salles de jeux à Lacassagne
David Faure, le président des «Toques brûlées», se souvient de «la première année, quand on est allés remettre les cadeaux en soins palliatifs. Il y avait le regard de cette gamine, qui avait subi je ne sais combien de trépanations, et ces étoiles dans ses yeux…» Donner un peu d’espoir, de jeu, redire à ces enfants qu’ils sont des enfants malgré leur grande souffrance et les longs traitements contre le cancer, c’est essentiel, confirme Loïc Mondoloni, le directeur général adjoint de Lacassagne. « Grâce à ces jouets, aux tablettes, à la pâte à modeler on crée des salles de jeux. Au-delà du soin, on donne du bien-être…»