Chapeau bas
À l’image de ses 286 nouveaux diplômés, l’Université internationale de Monaco a marqué des points sur la scène internationale cette année et rêve d’expansion.
Si la fréquentation et la qualité de l’IUM s’accroissent d’année en année, l’Université ne jouit pas d’un « marché domestique». Sa force, elle la puise dans une notion souvent malmenée ailleurs : la diversité des plus de 75 nationalités qui la composent. «C’est une richesse et il faut qu’on la cultive. On essaye de faire de plus en plus autour de ça. On dit à tous nos étudiants: “Vous apprendrez aussi entre vous”. D’ailleurs tout le long de leur cursus, il y a une composante “charity”. Comment on rend aux autres. Je ne crois pas à l’Université technico-professionelle, il faut aussi s’engager sur des valeurs », plaide JeanPhilippe Muller.
« C’est un sanctuaire ici » Quant à la gestion de ce melting-pot au quotidien, elle n’a jamais relevé du défi. «D’abord, la diversité c’est l’ADN de Monaco. Et quand on met des gens dans un contexte où tout le monde cohabite, ils cohabitent. On peut se poser des questions quand, parfois, on a des nationalités qui s’affrontent sur la scène internationale. On a par exemple beaucoup d’Ukrainiens et de Russes. Mais c’est un sanctuaire ici! Je ne veux pas d’activisme religieux, politique ou quoi que ce soit. Ici, on se respecte.» Et on se tend la main autant que possible. « J’ai beaucoup augmenté le volume de bourses. Elles représentent 500000 euros par an avec les réductions de frais de scolarité. C’est un effort important pour un établissement comme le nôtre. On a à peu près les tarifs des écoles de commerce françaises, ce n’est pas donné j’en suis bien conscient, mais ceux qui méritent ne doivent pas ne pas pouvoir rentrer pour des raisons financières.
Mon projet est d’ailleurs de créer une fondation avec les anciens…» Et l’une d’elle, quarantenaire, afro-américaine à l’abri jusqu’à la fin de ses jours
après avoir vendu son entreprise au NASDAQ, donne l’exemple. «On a mis en place un partenariat avec sa fondation. En tant que noire américaine, elle a eu beaucoup de mal à faire des études aux USA et maintenant elle aide les noires américaines à venir étudier en Europe. On en accueille trois chaque année et c’est elle qui paye. »