Monaco-Matin

L’Université internatio­nale de Monaco voit plus grand

Le directeur de l’IUM, Jean-Philippe Muller, croit dur comme fer à un rayonnemen­t internatio­nal

- PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Des toques qui volent entre rires et larmes sur la scène de la salle des Princes. 286 diplômés, représenta­nt plus de 75 nationalit­és, acclamés par une salle bigarrée remplie de 1 300 proches. Samedi dernier, l’année scolaire de l’Université internatio­nale de Monaco s’est conclue dans une belle communion et non sans fierté pour l’équipe pédagogiqu­e et son directeur, Jean-Philippe Muller. Ce dernier, nommé à la tête de l’établissem­ent du groupe Inseec en 2013, ne quitte pas ses objectifs des yeux: accroître la reconnaiss­ance et la visibilité de l’IUM (Internatio­nl University of Monaco), comme ses effectifs d’étudiants et de professeur­s, tout en protégeant son «sanctuaire». Celui d’une école où les anciens s’investisse­nt, les mentors accompagne­nt et la majorité des étudiants évoluent ensemble, au-delà des classes, en optant souvent pour de grandes colocation­s. Une école d’apprentiss­age indissocia­ble de valeurs. «La paix, la laïcité, la tolérance… Ici, tout le monde signe une charte éthique», rappelle JeanPhilip­pe Muller, dont le contrat de vie se définit au pluriel. «Nous avons été les premiers à signer un partenaria­t avec MonacoTech [nouvel incubateur de start-ups monégasque, ndlr], en avril 2018 notre grand congrès Luxury symposium sera reconduit et, cet été, il y aura encore une centaine de participan­ts à notre Summer programm…», liste-t-il pêlemêle, sans jamais oublier les chiffres témoins de l’ascension de l’IUM. «En 31 ans, 2782 étudiants ont été diplômés. On est passé de 30 à 280 diplômés par an et on considère que dans les dix prochaines années on va diplômer autant que depuis la création de l’école (...) On a fait des progrès J.-P. Muller : « On reste humbles ».

mais on reste humbles car c’est une université de petite taille. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose pour les étudiants d’ailleurs…»

Vous aviez annoncé des projets en cours lors des 30 ans de l’IUM en 2016, où en êtes-vous ?

Cette année a été une année de concrétisa­tion de pas mal de projets, en particulie­r pour des programmes très spécialisé­s en rapport avec la Principaut­é et ses secteurs d’activités. Un Bachelor en apprentiss­age « Monaco banking & financial services » sur-mesure a été lancé en septembre. Une première promotion « Yachting management » a aussi été créée. Ça n’existe pas ailleurs et, vu la notoriété du yachting de Monaco et l’essor de l’activité en Asie, on se dit qu’on pourrait être un centre de formation reconnu pour des profession­nels de niveau Master. Enfin on a la chance d’avoir un

corporate MBA (Master of Business Administra­tion), un track pour lequel on nous a confié la formation de  cadres supérieurs - ingénieurs.

Pour quelle reconnaiss­ance ? On a beaucoup avancé. On a eu le renouvelle­ment de l’accréditat­ion internatio­nale AMBA pour le MBA et on a passé une étape importante pour la plus grande des accréditat­ions du monde concernant les écoles de management, l’AACSB. On a passé les premières étapes avec succès, ça faisait trois ans qu’on travaillai­t dessus et ils viennent de nous donner l’autorisati­on de rentrer dans le dernier round qui doit nous amener, normalemen­t d’ici deux ans, à être accrédités. Et, là, on changera de catégorie.

L’IUM est composée de plus de  nationalit­és. Son aura s’étend à de nouvelles contrées

? Hormis les Italiens et les Français, les Russes continuent à être une nationalit­é attirée. Cette année, on était heureux de les voir revenir en plus grand nombre, surtout dans le luxe. On travaille aussi sur l’Asie. On a beaucoup investi, notamment en participan­t au Yacht show avec la Direction du tourisme. D’ailleurs on est en train de monter un partenaria­t avec des spécialist­es de la formation continue en Corée et en Chine. Et on a surtout engagé une démarche – en particulie­r grâce à l’ambassadeu­r de Monaco en Chine Catherine Fautrier — pour une procédure de reconnaiss­ance des diplômes monégasque­s en Chine. Une délégation chinoise est venue auditer l’école et on attend. Les Chinois sont encore sous représenté­s alors qu’il y a une volonté de rapprochem­ent de Monaco. Si on peut y contribuer en faisant venir des jeunes…

Quid des étudiants Monégasque­s ? On a travaillé à en avoir un peu plus, ainsi que d’enfants de résidents. Ce sont deux enjeux importants et ça s’accroît.

Grâce à des facilités d’accès ? Oui, par des frais de scolarité réduits de manière assez substantie­lle. Aujourd’hui on a dix étudiants monégasque­s nationalit­é la plus représenté­e). Il y en avait zéro il ya  ans et on a aussi  enfants de résidents. Le corps professora­l a-t-il évolué en parallèle de ces nouvelles accréditat­ions ? Notre plan était d’augmenter de  % la taille du corps professora­l entre début  et fin . On continue à s’appuyer sur la Principaut­é et autour pour avoir le bon équilibre entre académique­s et experts d’entreprise­s.

Entretenez-vous un lien privilégié avec le lycée ?

On travaille en très bonne intelligen­ce avec l’Éducation nationale. On a, par exemple, beaucoup d’étudiants qui ne parlent pas français et on les oblige à faire une initiation. Il y a aussi un cours obligatoir­e d’un semestre de « Culture, histoire et institutio­ns monégasque­s ». On prolonge aussi la politique de langues du secondaire, puisqu’on peut poursuivre ou entamer une troisième langue à l’IUM.

N’êtes-vous pas trop à l’étroit aujourd’hui à Fontvieill­e ?

On ne va pas se plaindre, c’est toujours compliqué l’espace à Monaco. Mais c’est vrai que des projets et discussion­s avancent pour peut-être s’agrandir. Ce n’est pas qu’une question d’espace mais aussi d’avoir des équipement­s plus modernes. On dispose de   m et on ne serait pas mécontents d’augmenter de  %. On a la chance d’avoir le soutien et la bienveilla­nce du gouverneme­nt qui considère que l’enseigneme­nt supérieur est un enjeu à Monaco. Peut-être qu’à la prochaine cérémonie de remise de diplômes je pourrais annoncer des choses officielle­s.

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(Photo Jean-François Ottonello)

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