L’Université internationale de Monaco voit plus grand
Le directeur de l’IUM, Jean-Philippe Muller, croit dur comme fer à un rayonnement international
Des toques qui volent entre rires et larmes sur la scène de la salle des Princes. 286 diplômés, représentant plus de 75 nationalités, acclamés par une salle bigarrée remplie de 1 300 proches. Samedi dernier, l’année scolaire de l’Université internationale de Monaco s’est conclue dans une belle communion et non sans fierté pour l’équipe pédagogique et son directeur, Jean-Philippe Muller. Ce dernier, nommé à la tête de l’établissement du groupe Inseec en 2013, ne quitte pas ses objectifs des yeux: accroître la reconnaissance et la visibilité de l’IUM (Internationl University of Monaco), comme ses effectifs d’étudiants et de professeurs, tout en protégeant son «sanctuaire». Celui d’une école où les anciens s’investissent, les mentors accompagnent et la majorité des étudiants évoluent ensemble, au-delà des classes, en optant souvent pour de grandes colocations. Une école d’apprentissage indissociable de valeurs. «La paix, la laïcité, la tolérance… Ici, tout le monde signe une charte éthique», rappelle JeanPhilippe Muller, dont le contrat de vie se définit au pluriel. «Nous avons été les premiers à signer un partenariat avec MonacoTech [nouvel incubateur de start-ups monégasque, ndlr], en avril 2018 notre grand congrès Luxury symposium sera reconduit et, cet été, il y aura encore une centaine de participants à notre Summer programm…», liste-t-il pêlemêle, sans jamais oublier les chiffres témoins de l’ascension de l’IUM. «En 31 ans, 2782 étudiants ont été diplômés. On est passé de 30 à 280 diplômés par an et on considère que dans les dix prochaines années on va diplômer autant que depuis la création de l’école (...) On a fait des progrès J.-P. Muller : « On reste humbles ».
mais on reste humbles car c’est une université de petite taille. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose pour les étudiants d’ailleurs…»
Vous aviez annoncé des projets en cours lors des 30 ans de l’IUM en 2016, où en êtes-vous ?
Cette année a été une année de concrétisation de pas mal de projets, en particulier pour des programmes très spécialisés en rapport avec la Principauté et ses secteurs d’activités. Un Bachelor en apprentissage « Monaco banking & financial services » sur-mesure a été lancé en septembre. Une première promotion « Yachting management » a aussi été créée. Ça n’existe pas ailleurs et, vu la notoriété du yachting de Monaco et l’essor de l’activité en Asie, on se dit qu’on pourrait être un centre de formation reconnu pour des professionnels de niveau Master. Enfin on a la chance d’avoir un
corporate MBA (Master of Business Administration), un track pour lequel on nous a confié la formation de cadres supérieurs - ingénieurs.
Pour quelle reconnaissance ? On a beaucoup avancé. On a eu le renouvellement de l’accréditation internationale AMBA pour le MBA et on a passé une étape importante pour la plus grande des accréditations du monde concernant les écoles de management, l’AACSB. On a passé les premières étapes avec succès, ça faisait trois ans qu’on travaillait dessus et ils viennent de nous donner l’autorisation de rentrer dans le dernier round qui doit nous amener, normalement d’ici deux ans, à être accrédités. Et, là, on changera de catégorie.
L’IUM est composée de plus de nationalités. Son aura s’étend à de nouvelles contrées
? Hormis les Italiens et les Français, les Russes continuent à être une nationalité attirée. Cette année, on était heureux de les voir revenir en plus grand nombre, surtout dans le luxe. On travaille aussi sur l’Asie. On a beaucoup investi, notamment en participant au Yacht show avec la Direction du tourisme. D’ailleurs on est en train de monter un partenariat avec des spécialistes de la formation continue en Corée et en Chine. Et on a surtout engagé une démarche – en particulier grâce à l’ambassadeur de Monaco en Chine Catherine Fautrier — pour une procédure de reconnaissance des diplômes monégasques en Chine. Une délégation chinoise est venue auditer l’école et on attend. Les Chinois sont encore sous représentés alors qu’il y a une volonté de rapprochement de Monaco. Si on peut y contribuer en faisant venir des jeunes…
Quid des étudiants Monégasques ? On a travaillé à en avoir un peu plus, ainsi que d’enfants de résidents. Ce sont deux enjeux importants et ça s’accroît.
Grâce à des facilités d’accès ? Oui, par des frais de scolarité réduits de manière assez substantielle. Aujourd’hui on a dix étudiants monégasques nationalité la plus représentée). Il y en avait zéro il ya ans et on a aussi enfants de résidents. Le corps professoral a-t-il évolué en parallèle de ces nouvelles accréditations ? Notre plan était d’augmenter de % la taille du corps professoral entre début et fin . On continue à s’appuyer sur la Principauté et autour pour avoir le bon équilibre entre académiques et experts d’entreprises.
Entretenez-vous un lien privilégié avec le lycée ?
On travaille en très bonne intelligence avec l’Éducation nationale. On a, par exemple, beaucoup d’étudiants qui ne parlent pas français et on les oblige à faire une initiation. Il y a aussi un cours obligatoire d’un semestre de « Culture, histoire et institutions monégasques ». On prolonge aussi la politique de langues du secondaire, puisqu’on peut poursuivre ou entamer une troisième langue à l’IUM.
N’êtes-vous pas trop à l’étroit aujourd’hui à Fontvieille ?
On ne va pas se plaindre, c’est toujours compliqué l’espace à Monaco. Mais c’est vrai que des projets et discussions avancent pour peut-être s’agrandir. Ce n’est pas qu’une question d’espace mais aussi d’avoir des équipements plus modernes. On dispose de m et on ne serait pas mécontents d’augmenter de %. On a la chance d’avoir le soutien et la bienveillance du gouvernement qui considère que l’enseignement supérieur est un enjeu à Monaco. Peut-être qu’à la prochaine cérémonie de remise de diplômes je pourrais annoncer des choses officielles.