Un Italien, soupçonné de grivèlerie au Twiga, a été relaxé
Un Génois de trente ans, fonctionnaire hospitalier, était-il dans l’impossibilité absolue de payer ou était-il déterminé à ne pas régler son addition, dans la soirée du 19 mars 2017, au Twiga Monte-Carlo ? Un dilemme difficile à résoudre pour la collégialité du tribunal correctionnel dans ce dossier à l’aspect atypique? Comme le secret des délibérations relève des principes généraux du Droit, la solution est apparue à l’issue des échanges des points de vue des juges : le prévenu a été relaxé ! L’absence de volonté de ne pas payer a été retenue. Qu’en est-il exactement de cette affaire de « grivèlerie manquée » ? Ce jour-là, vers 6 heures, les employés de l’établissement de l’avenue du Portier, propriété de l’homme d’affaires italien Flavio Briatore, appellent la Sûreté publique. Un client n’est pas en mesure de payer sa note de boisson dépassant 1 000 euros. Le président Jérôme Fougeras Lavergnolle demande au prévenu de fournir des explications sur son comportement.
« J’étais sûr de pouvoir honorer l’addition
« J’étais venu prendre du bon temps à Monaco, reconnaît-il. Dans la soirée, deux personnes m’ont invité au Twiga. Ces gens partis, je suis resté seul pour payer l’addition. J’ai essayé de procéder à l’opération sur le terminal par trois fois. Ma carte bancaire s’est bloquée. Les serveurs ont appelé la police… » L’intéressé pensait-il bénéficier des boissons offertes par ses amis ? On n’en saura rien. Mais le Transalpin semble grand seigneur. « Des filles ont commandé de leur propre chef de l’alcool. C’était des prostituées… Puis elles sont parties… Certainement sans payer ! Toutefois, j’étais sûr de pouvoir honorer l’addition. Soit deux bouteilles de champagne Dom Pérignon à 500 euros l’une… » Le magistrat soulève aussitôt : «Le directeur du Twiga affirme qu’à aucun moment il vous a vu assis à une table avec des invités. Et vous avez passé commande des boissons. À l’hôtel Fairmont, comment avez-vous réglé ? » A la barre, l’homme assure s’être acquitté avec le même moyen de paiement électronique utilisé deux jours auparavant, à la réservation. En peu de phrases, le premier substitut Olivier Zamphiroff requiert une amende entre 500 euros et 1 000 euros avec la possibilité de l’assortir du sursis. « Car le prévenu est un primo-délinquant qui a reconnu les faits et il a indemnisé la société. » Le tribunal préférera prononcer la relaxe.