Monaco-Matin

Le château Diter à Grasse devra être démoli

Le tribunal a ordonné la remise à l’identique des lieux. Le palais néoflorent­in de 3 000 m2 construit par Patrick Diter à dix mois pour redevenir une bastide de 200 m2. Mais la bataille judiciaire continue

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.com

Le château d’une superficie entre  et  m a été construit sans aucune autorisati­on de travaux, en .

La justice a ordonné, hier, la démolition du château Diter. La constructi­on de ce palais d’inspiratio­n florentine avait été initiée au début des années 2000, sans aucune autorisati­on de travaux. En 2006, la mairie de Grasse avait pourtant accordé un permis de régularisa­tion au riche propriétai­re des lieux, Patrick Diter. Mais le tribunal correction­nel a estimé qu’il était irrégulier.

Ramené de   m à  habitables m

C’est donc « l’ensemble du projet » qui se retrouve aujourd’hui entaché « de fraude ». Le palais Diter dont la surface oscille entre 1500 et 3000 m2 selon les estimation­s, va donc devoir être rasé. A l’exception toutefois d’une ancienne bastide qui préexistai­t dans le vallon du Vivier avant que Patrick Diter, un marchand de biens qui a fait fortune, ne rachète toute la colline.

La justice grassoise a en effet ordonné la réfection des lieux à l’identique. Ce qui a pour conséquenc­e de diviser par quinze la surface habitable dont Patrick Diter peut espérer avoir la jouissance. Fini donc les grandes fêtes organisées sur le domaine. Car le château Diter était

devenu un écrin loué pour des cérémonies fastueuses. Et c’est bien ce qui agaçait les voisins qui ont multiplié les pétitions pour dénoncer les nuisances sonores occasionné­es par cette activité commercial­e qui, selon Me Valérie Serra, pourrait bien être également entachée d’irrégulari­té

: « Il semble que ces personnes ne soient pas titulaires d’une autorisati­on d’établissem­ent recevant du publique ». Sa cliente, Anne-Marie Sohn, est à l’origine des poursuites qui ont conduit le tribunal ordonné la démolition du château. « Ma propriété est à moins

de trois mètres, explique-telle. Par deux fois, en 2004 et 2005, les entreprise­s qui intervenai­ent sur le chantier ont détruit mon mur. C’est alors que j’ai découvert le pot aux roses. L’expert mandaté par l’assurance s’est rendu compte qu’ils n’avaient pas de permis de construire. Pourtant, les bâtiments poussaient comme des champignon­s. »

Diter veut faire appel

Selon Me Serra, « en dépit de la procédure en cours », le propriétai­re aurait « continué à faire des travaux jusqu’au début de cette année ». La justice vient de lui signifier un coup d’arrêt. Patrick Diter a théoriquem­ent 10 mois pour raser son palais néoflorent­in. Mais le châtelain ne semble pas prêt à détruire si vite ce qu’il a mis « quinze ans à bâtir ». Son avocat, Alain Luciani, a immédiatem­ent annoncé son intention de faire appel de cette décision qu’il estime « disproport­ionnée et sévère » .Labataille judiciaire est donc loin d’être terminée. Et Me Luciani entend bien la mener jusqu’au bout : «Un jour peut-être nous démolirons, mais une fois que toutes les voies de recours seront épuisées… »

 ?? (DR) (Photos Xavier Depoilly) ?? Me Valérie Serra et sa cliente Anne-Marie Sohn, voisine de la propriété de Patrick Diter. Me Luciani, avocat de Patrick Diter, fera appel de cette décision «disproport­ionnée».
(DR) (Photos Xavier Depoilly) Me Valérie Serra et sa cliente Anne-Marie Sohn, voisine de la propriété de Patrick Diter. Me Luciani, avocat de Patrick Diter, fera appel de cette décision «disproport­ionnée».

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