Maserati Levante Un mastodonte en tenue de ballerine
Ce n’est pas le premier constructeur de luxe à succomber. Après Porsche et son Cayenne, après Jaguar et son F-Pace, Maserati a cédé lui aussi aux sirènes du SUV. En tentant de lui conserver l’élégance latine et le baroque des modèles maison. Mais il est grand (5 mètres de long) et lourd (2,2 tonnes) ce Levante. Et pourtant le constructeur de Modène parvient à l’inscrire esthétiquement dans la lignée d’une Grantourismo ou même d’une Ghibli. Les courbes restent élégantes et la calandre béante, qui contribue à l’allure racée de ce modèle, est ornée du fameux trident qui souligne les huit lames verticales. À l’arrière, les quatre sorties d’échappement rappellent aux suiveurs que c’est bien une Maserati et qu’il faudra s’accrocher pour tenter de s’en approcher. Et pour ceux qui en douteraient encore, les petites aérations latérales et les portières sans montants sont là pour rappeler les origines nobles de ce SUV. À l’intérieur, le baroque italien cède sa place à une planche ultra sobre, presque entièrement dépourvue de boutons. Une manière de se moquer de Porsche et de son Cayenne qui en raffole, et dont Maserati s’amuse à calquer les tarifs, en s’affichant à 72 800 euros en version diesel. Une rivalité qui se poursuit sur la route, où le comportement de l’Italien est servi par une suspension adaptative, une boîte de vitesse automatique à huit rapports ZF et deux moteurs au choix : un bloc essence V6 biturbo de 430 ch fourni par Ferrari et un bloc diesel 3.0 de 275 ch, qui devrait attirer les suffrages de 90 % des acheteurs du Levante. Évidemment, ce n’est pas la plus sportive des Maserati, ni la plus véloce, surtout avec le diesel. Mais ce moteur offre tout de même de sacrées relances et une sonorité plutôt agréable. Quand au châssis, il parvient, et c’est un exploit, à faire oublier le poids et l’encombrement de l’ensemble.