Handiplage: «Leur sourire comme récompense»
C’est le même rituel depuis dix-sept ans : le site Handiplage du Larvotto a officiellement lancé sa saison lundi, pour le plus grand plaisir des organisateurs et des bénéficiaires
La mise à l’eau est progressive, le sourire est immédiat. Christiane-Eugénie Gautier est l’une des nombreuses personnes en situation de handicap à profiter du site Handiplage au Larvotto. Après avoir tenté l’expérience sur les plages françaises, elle a été séduite par le cadre monégasque. « En France, la place réservée aux personnes handicapées était réduite dans l’eau. Ici, c’est grand et la vue est magnifique. Nous pouvons nous baigner en toute sécurité, comme les valides», se réjouit-elle. Lancée en 2000 sur initiative du Club Soroptimist de Monaco, à laquelle la Principauté s’est associée en 2006, l’Handiplage est aussi ouverte aux personnes âgées ainsi qu’aux malvoyants et non-voyants. Pour ces deux derniers, l’Audioplage a vu le jour en 2007, leur permettant de se baigner en toute quiétude grâce à des balises sonores indiquant leur position dans l’eau.
Deux mois de plaisir
Pour accueillir et satisfaire tout le monde, quatre «Tiralo» sont à disposition et quatre handiplagistes sont présents tous les jours sans interruption, de 10 h à 17 h. La saison a officiellement été lancée lundi dernier, et ce, pour deux mois, jusqu’au 3 septembre inclus. L’inauguration du site a eu lieu hier sous les yeux, notamment de Thierry Poyet, conseiller national, de Jacques Pastor, adjoint au maire délégué aux Sports et Loisirs et d’Évelyne Tonelli, présidente du Club Soroptimist de Monaco. « Ça attire beaucoup de monde, autant la population locale que les établissements de santé pour personnes âgées qui organisent des visites afin que les résidents profitent des infrastructures. Sans ce dispositif, peut-être que ces derniers ne pourraient plus jamais venir à la plage, au milieu des enfants, des gens et de l’animation », avance Ludmilla Raconnat-Le Goff, conseiller technique au département des Affaires sociales et de la Santé. «Sur un bilan de saison, on est sur 450, 500 prestations baignades», renchérit Michaël Fiori, administrateur principal à la direction d’aide sociale et en charge de l’accessibilité et des actions pour les personnes handicapées.
Un service à l’écoute
Satisfaits de ce service complètement gratuit et qui ne nécessite pas de réservation, les bénéficiaires de l’Handiplage ont également quelques idées pour améliorer l’expérience. « Nous avons un été indien qui permet la baignade jusqu’en octobre. Ce serait super d’étendre la saison à mi-septembre… De même pour les horaires : en fermant à 18 h plutôt qu’à 17 h, nous profiterions un peu plus », place malicieusement Christiane-Eugénie Gautier. « On peut suggérer aux gens de faire part de leurs attentes, chaque chose est perfectible mais toujours sous réserve des aspects techniques et sécuritaires», reprennent d’une voix commune Ludmilla Raconnat-Le Goff et Michaël Fiori. Si le gouvernement a repris la gestion, le CSM finance les investissements et améliorations. « Le partenariat était essentiel, ça devenait assez lourd, étant un club d’une vingtaine de personnes. L’Handiplage, c’est notre bébé et c’est une satisfaction », explique la présidente, Évelyne Tonelli. Elle conclut: «Notre récompense, c’est leur sourire. » * Étaient également présents Céline Deri, chargée de communication du département des Affaires sociales; Yveline Garnier, gouverneur Soroptimist ; Élodie Koukoui, chef de la division inclusion sociale et handicap et Véronique Segui-Charlot, directeur de l’action et l’aide sociale.