Monaco-Matin

Le chauffard à la Ferrari était multi récidivist­e

Dimanche les policiers avaient dû tirer dans les pneus pour le stopper. Le pilote avait en fait subtilisé les clés du bolide au cheval cabré dans le veston d’un invité du mariage de son frère

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Un scénario invraisemb­lable. Le chauffard qui avait provoqué une course-poursuite avec la police, dimanche à Nice, comparaiss­ait hier devant le tribunal correction­nel de Nice. Le jeune homme de 35 ans comparaiss­ait détenu. Dimanche dans la nuit, les policiers ont dû tirer dans les pneus de sa Ferrari pour réussir à le stopper. Le jeune homme participe cette nuit-là au mariage de son frère. L’un des invités y débarque au volant du bolide rouge, une voiture de location immatricul­ée en Allemagne. Y. Z., éméché à cette heure avancée de la nuit, demande alors à y monter pour faire des photos. Peu de temps après, vers 4 heures du matin, il subtilise les clés dans la veste de l’invité et décide de se faire une virée. Où va-t-il ? L’audience d’hier n’a pas permis de le déterminer car le chauffard a réclamé un délai pour préparer sa défense. Toujours est-il qu’en début de journée, en ce dimanche, une patrouille de police remarque le démarrage foudroyant du bolide dans le centre de Nice et décide de le contrôler. Y. Z n’obtempère pas.

Course-poursuite du centre-ville à Fabron

Au contraire, il s’enfuit. La folle course-poursuite s’engage. Le pilote prend tous les risques. « Vous avez failli écraser des piétons », rappelle le président du tribunal, David Hill. Les policiers prennent alors la décision de tirer dans les pneus. Mais cela ne suffit pas. Y. Z. s’engage dans le quartier de Fabron. Il s’y retrouve nez à nez avec une autre patrouille de police. Les fonctionna­ires assurent qu’il leur a délibéréme­nt foncé dessus. Lui le conteste. Mais le crash survient. La Ferrari percute des voitures en stationnem­ent et une grue, elle est en miettes. Y. Z. prend alors la fuite à pied et sera rattrapé 500 mètres plus loin. Incroyable scénario. Qui s’explique vraisembla­blement par le très lourd passé de chauffard du jeune homme. Depuis 2001, il cumule les condamnati­ons. Trois mois pour refus d’obtempérer, quatre ans pour extorsion, de nouveau huit mois pour refus d’obtempérer aggravé, six mois pour blessures involontai­res, etc. « Vous avez déjà blessé des gens, vous êtes un chauffard », souligne durement David Hill, terminant l’incroyable énoncé du casier qui compte quasiment une condamnati­on tous les deux ans depuis 2001. Le jeune homme, lui semble être là sans y être. « Vous vous rendez compte que ce soir-là vous avez mis la vie de policiers et de piétons en danger ? » Non, il ne semble pas s’en rendre compte. Son avocat, Me Julien Taddei, a esquissé « un moment d’égarement » et expliqué le délit de fuite par sa crainte de gâcher le mariage de son frère. C’est réussi. Le procureur a requis le maintien en détention, le temps qu’il soit jugé. Ce sera à la fin du mois de juillet. « Le temps de contacter son avocat habituel à Paris », a précisé le prévenu qui est parti à la maison d’arrêt.

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(Photo Reporter mobile) La Ferrari a terminé en miettes après avoir percuté des véhicules en stationnem­ent et une grue.

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