Club Santé: la prévention, avenir de la médecine?
Lors du 2e rendez-vous du Club Santé de Nice-Matin qui s’est tenu hier autour du thème tous les participants ont pointé l’urgence d’actions coordonnées
Mieux vaut prévenir que guérir : l’adage est plus que jamais d’actualité. A l’heure où la France affiche des taux de mortalité précoce – avant 65 ans – dramatiquement élevés (elle se classe en queue de peloton européen), la question de la prévention est cruciale. Les professionnels de santé en sont unanimement convaincus. Et c’est déjà rassurant. Pour autant, le chemin, notamment politique, reste encore long à parcourir pour que les Français ne vivent pas seulement longtemps, mais plus important encore, en bonne santé. Or, la France s’illustre par un paradoxe : en même temps qu’elle peut s’enorgueillir d’avoir l’un des meilleurs systèmes de santé au monde (centré sur le curatif), elle pâtit d’un défaut de prévention aux conséquences majeures. Les participants au deuxième petitdéjeuner débat du Club Santé NiceMatin se sont penchés hier sur cette thématique capitale. Directeurs, médecins, soignants, associations… ont confronté leurs points de vue.
L’affaire de tous
Le débat, animé par Nancy Cattan, responsable de la rubrique santé de notre titre, a fait avancer la réflexion. La prévention, qu’elle soit primaire, secondaire ou tertiaire – c’est-à-dire qu’elle ait pour but d’empêcher la maladie de survenir, de la détecter au stade le plus précoce possible ou pour éviter, une fois qu’elle est là, qu’elle récidive ou se complique – est l’affaire de tous. « La santé est une ressource de la vie quotidienne ; elle permet aux individus de réaliser leurs ambitions et satisfaire leurs besoins. C’est une richesse, un capital qu’on a à la naissance et qu’on doit s’efforcer de préserver, a martelé le Pr Christian Pradier, chef du Département de Santé Publique au C.H.U de Nice. Travailler en prévention, c’est travailler sur l’ensemble des déterminants qui incluent la santé. » Si les médecins sont donc en première ligne, les institutions, notamment l’école, mais aussi le monde du travail, des transports... ont eux aussi un rôle majeur à jouer. Et bien sûr, l’individu lui-même, qui reste son meilleur médecin. Oui, définitivement, prévenir est l’affaire de tous. La première victoire en sera la prise de conscience générale. Retrouvez le compte rendu complet de ces débats dans le supplément « santé » de ce samedi 8 juillet.